Exposition “Micro-Narratives, Tentation des petites réalités”

L’exposition présente des petites réalités directes, des environnements socioculturels spontanés et des phénomènes de micro-communication. 85 artistes, venus de 25 pays, qui dessinent, peignent, sculptent, font des vidéos, des installations et des performances seront présents jusqu’au 21 septembre au Musée d’Art Moderne de Saint-Etienne Métropole.

Le point commun de ces artistes est de manifester dans leurs pratiques artistiques une fragilité, une intimité et un anti-monumentalisme qui reflètent les tendances de la société toute entière.

La pensée contemporaine a montré que les « grands récits », terme défini par le philosophe Jean-François Lyotard, ne sont plus valables aujourd’hui. Ces récits n’appartiennent plus à des intellectuels mais bien à des artistes, qui opèrent dans des situations microsociales avec des prises de position locales. L’artiste d’aujourd’hui ne serait donc plus l’intellectuel qui avait le droit d’agir au nom d’un sujet universel. Les grandes histoires, idéologies, mythologies de la modernité (« grandes narratives ») ont été remplacées par de petites histoires plus modestes, intimes, personnelles (« micro-narratives »).

Les œuvres de « Micro-narratives » annoncent donc un changement de la pensée esthétique en direction d’une société qui accepte ses multiples identités et s’engage davantage dans les micro-situations quotidiennes.

Dans ce cadre, les artistes développent une approche affective pour ce qui les entoure. Ces petites réalités sont regardées et définies par les artistes autour de trois états : la douceur, la flexibilité et l’empathie; en plus d’une « sensibilité accrue pour les nuances, les détails et l’intime.

Les micro-narratives seraient le reflet de notre époque contemporaine basée sur la spontanéité, la tolérance, une sensibilité fragile, modeste et sincère. Un nombre important de femmes participe à cette exposition. Peut-être cela montre-t-il que l’art du début du XXIe siècle exprime une affinité particulière, envers l’investissement émotionnel et l’empathie, c’est à dire l’aptitude à un comportement doux, intime, sophistiqué envers les petites réalités, et qui montrent ainsi une certaine entité féminine, anti-monumentale.

Lors de cette exposition, venez découvrir des artistes comme Pedro Cabrita Reis (Portugal) qui élabore ses sculptures à partir de matériaux simples qui portent la marque des gestes de la vie quotidienne. Ou encore les maisons en papier finement brodées d’Anila Rubiku (Albanie) qui sont le reflet de sa vie, de ses origines et de ses centres d’intérêts et bien d’autres artistes connus comme John Armleder (Suisse), Jean-Michel Alberola (France) ou Gloria Friedmann (Allemagne) et plus jeunes comme Daniel Chust Peters (Brésil), Yee Sookyung (Corée du Sud) ou Sandra Vasquez de la Horra (Chili) qui inscrivent tout ou partie de leur travail dans cette attention aux petits riens qui font la vie.

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