Gisèle Didi, photographe du quotidien

Artiste photographe française, elle commence sa pratique photographique à l’âge de 18 ans. 10 ans après, elle décide de créer son propre site web et faire de celui-ci un lieu de création et d’interaction. Une grande partie de ses travaux sont présentés sur le net et ils sont essentiellement organisés en 5 catégories : recherche (portraits, scènes de la vie quotidienne), autobiographie (autoportraits, identité, chroniques ordinaires), rencontres, collaboration et travaux vidéo – son.

Lartino : Dans un entretien fait par Marilia Destot pour Photo&Vidéo Numérique, vous avez dit : « La photographie me nourrit autrement au quotidien, me permet de conserver des traces du présent, de raconter des histoires, de me raconter ma propre histoire ». Quel déclic vous a décidé à vous lancer dans la photographie ?
Gisèle Didi : J’ai suivit une option audiovisuelle à son démarrage au lycée Lumière à Lyon en seconde en 1988. C’était axé sur des analyses de films, de publicité et de la pratique caméra et photo. L’image fixe a rapidement été pour moi le bon moyen pour exprimer des émotions, centres d’intérêts.

L : Si votre pratique photographique s’est allégée et libérée en passant de l’argentique au numérique et à internet, donnant ainsi place au quotidien et aux émotions plus qu’à une esthétique classique, quelles sont les contraintes que ce mode de création artistique vous a imposé ?
G.D : En réalité, je vois assez peu de contraintes. Les avantages ont été une plus grande liberté, le fait de cerner au plus proche quel était vraiment mon sujet, ce que j’avais envie de raconter et de quelle manière, m’a permit de faire des “essais d’expression” plus facilement, plus rapidement et je suis de nature pressée. En réfléchissant bien pour vraiment trouver des inconvénients, je dirai une magie du noir et blanc, une extrême qualité du tirage baryté qui n’est peut être plus mais en fait cela ne me dérange pas tant j’avais envie d’en sortir et tant j’ai gagné en identification de mon essentiel et puis les qualité de fichiers et tirages sont aujourd’hui excellentes. Par contre heureusement que mon parcours est passé par ces 10 ans de photos argentique “puriste”, il aurait forcement été moins aboutit aujourd’hui.

L : Au regard de l’ensemble de vos œuvres transparaît le désir de la rencontre, du dialogue et de mieux connaître celle ou celui qui est devant vous. Pourriez-vous évoquer certaines rencontres décisives qui ont fait évoluer votre pensée ?
G.D : La rencontre est bien sure essentielle et chaque histoire d’amour (au sens de certaines amitiés aussi). J’en ai fait une rubrique dans la page de présentation de mon site et j’ai inscrit des prénoms plus ou moins cachés.C’est toujours des gens que j’ai tout appris, ni des livres, ni de l’école ou moins.
Je citerais celle de Vanessa Galligan, écrivain essayiste américaine qui fut décisive, rencontrée par Internet et amie depuis 7 ans maintenant.

L : Pourriez-vous citer un artiste photographe dont vous appréciez le travail ? Y-a-t-il une de ses photos qui a suscité particulièrement votre attention ?
G.D : Diane Arbus à sans doute été un de mes plus grand choc. Trop d’images géniales pour en citer une.
Lewis Hine, Nan Goldin…
Je citerais une des plus belle expo que j’ai vue : « Sœurs, saintes et sibylles » à la Pitié-Salpetrière en 2004 par Nan Goldin. Un choc aussi.
J’aime bien sur le travail de Sophie Calle et surtout ses idées d’exercices même si elle est trop dans le show à mon goût aujourd’hui.

L : Quels sont vos projets photographiques à venir ?
G.D : Le désir d’exposer cette année car trop de travaux non montrés à ce jours en dehors du net. Un projet de travail qui s’appellerait “John” ou je photographierai un homme dans son quotidien. Témoigner d’une vie ordinaire et donc extraordinaire ce qui je pense est la chose qui me passionne le plus.

Expositions – Ateliers

2008 – Futurosocope de Poitiers ‘Les sens du bois’. Poitiers.
2006 – Angel’s studio. ‘Sur la route de Gisèle Didi’ (1989-2006), Paris.
2005-2006 – Caravansaraï NAC (Centre d’art contemporain). Tbilissi, Géorgie.
2005 – Festival de Bamako, 6eme rencontre africaine de la photographie. Mali.
2004 – Projection-débat ‘Off top’, Guinguette Pirate, Paris.
2004 – Institut Néerlandais ‘Histoire(s) parallèle(s)’. Mois de la Photo 2004, Paris et Amsterdam.
2004 – Résidence ‘A l’eau la terre’, La Métive, France.
2003 – Espace culture multimédia Kawenga. ‘La photo numérique.’ Montpellier.
2003 – ‘Mémoires et identités’, salon de l’image. Romainville.
2003 – ‘Un été en 9 actes’. The Atlantic Galerie, New Haven, USA
2002-2003 – Classes Apac, Ateliers photo en milieu scolaire.
2002 – ‘L’Internet au quotidien, journal intime’, espace multimédia, Le Cube. Issy les Moulineaux.
2001 – Festival les Digitales, ‘Femmes et nouvelles technologies,’ animation d’ateliers. Bruxelles.
2000 – ‘Les Déglingués de l’An 2000’, espace Glaz’Art. Paris.
1997 – ‘Les Handicapés et le Sport’, galerie Marc Attali. Paris.
1995 – ‘Expressions’, galerie Jean-Yves du Barre. Paris.
1994 – ‘Femmes à Nattes’, galerie Marc Attali.’ Paris.
1993 – ‘Portraits de femmes’, galerie Marc Attali. Paris.
1989 – ‘A Corps Perdu,’ galerie Marie et Pierre Vitoux. Paris.

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