Maurice Denis : un artiste, un musée

C’est à Saint Germain en Laye (78) dans une petite ville aux alentours de Paris que se cache le musée départemental Maurice Denis. Il présente une collection riche des œuvres de l’artiste et du mouvement Nabis. A découvrir régulièrement, au gré des activités organisées.

Maurice Denis : sa vie

L’artiste naît le 25 novembre 1870 à Granville et décéda le 13 novembre 1943 à Paris. Il fut à la fois peintre, décorateur, graveur et historien. Il était l’ami d’artistes : Vuillard, Sérusier, Roussel, qu’il fréquenta au lycée. Il fonda le mouvement des « Nabis » avec Sérusier. Les Nabis recherchaient des voies spirituelles auprès des philosophies et des doctrines.

Paul Gauguin l’influença dans ses choix artistiques. Sa présence était certaine et divine. Maurice Denis acquit l’une de ses peintures L’autoportrait au christ jaune, exposé au musée d’Orsay.

En 1890, il revint à un art plus décoratif, peignant de grands panneaux pour des commandes. Son oeuvre la plus emblématique s’intitule La chasse de Saint-Hubert. Installée au musée Maurice Denis, elle ne compte pas moins de sept panneaux, se succédant les uns aux autres pour former une histoire, « un conte ».

Son style évolua ensuite vers la poésie symboliste et épique. Il créa régulièrement Des Baigneuses. Il construisit en 1913 un atelier à Saint Germain en Laye (78) dans un vieil hôpital et fut propriétaire des lieux en 1914. Il nomma son antre « Le Prieuré« . A ce moment là, il était au sommet de son Art.

Musée Maurice Denis : la découverte

Aidé par le conseil général des Yvelines, le musée Maurice Denis « Le Prieuré » a ouvert ses portes en 1980. Le monument rassemble une diversité artistique rare. Artistes symbolistes, nabis, post-impressionistes et du Pont Aven sont exposés. La découverte est de mise, dans ce lieu apparemment froid et figé, qui vit à travers les oeuvres. Denis, Sérusier, Bonnard, Gauguin, Vuillard, Ranson, Redon… intriguent et nous attirent.

Les Nabis souhaitaient abolir les frontières entre artisanat et art, et intégrer l’art dans la vie quotidienne ! C’est un pari réussi avec ces objets : éventails, vitraux, meubles, sculptures, arts graphiques.

Le musée est aussi impressionnant par sa collection que par son architecture. La chapelle est magnifique. C’est l’ensemble religieux le plus important. Elle symbolise le renouvellement et la modernité, après sa reconstruction dûe aux bombardements de 1914-1918. Les vitraux sont colorés, l’architecture est soignée. Le plafond, voûté en berceau, représente un ciel de nuages nuancé de colombes.

Maurice Denis avait pris soin d’en faire un endroit de recueillement et de bien être. Madame Ranson au chat, 1892 et L’échelle dans le feuillage, 1892 font partie de son oeuvre. L’éternel printemps, 1908 est un ensemble de décorations réalisé pour des particuliers. Dix panneaux composent l’oeuvre, images ravissantes et douces, présentant des femmes au bain, au jardin, à la fontaine. Une délectation et une plénitude jaillissent de cette peinture qui nous caresse picturalement.

La fille du patron, Paul Gauguin, 1886 ; L’église de Saint Nolf, Jan Verkade, 1893 ; Femmes dans un bois, Piet Mondrian, 1907, autant de toiles qui jalonnent l’espace dédié à la création.

Ce musée propose aussi une excursion dans le jardin qui est orné de sculptures d’Antoine Bourdelle. Une impression d’évasion et d’harmonie fait chavirer l’âme. Il n’est pas rare d’ailleurs de voir defanfarons lutins s’installer pour prendre le déjeuner, et chanter, danser au rythme de l’époque.

C’est l’une des particularités de l’endroit. Art mais aussi pédagogie, activité, et aspect ludique se rejoignent. De nombreuses activités sont proposées, des cours de gravure ou d’arts plastiques qui éveillent les enfants et les plus grands à la joie du partage. Sourires, et concentrations se mêlent divinement, autour de ce lieu riche en symboles et en histoire.

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