Pol Abraham, à la galerie du Musée du Centre Pomidou

Le Centre Pompidou présente, jusqu’au 2 juin 2008, la première monographie consacrée à l’architecte français Pol Abraham (1891-1966). Grâce au fonds nouvellement acquis par le Musée national d’art moderne, cette exposition révèlera au public l’œuvre d’un architecte qui a participé à un demi-siècle d’histoire de l’architecture.

Ce sont plus de deux cents dessins originaux, photographies d’archives ainsi que des diaporamas illustrant l’œuvre construite de Pol Abraham qui seront présentés pour la première fois. Un modèle de chambre de sanatorium avec son mobilier signé Jean Prouvé sera également présenté au sein de l’exposition. L’œuvre de Pol Abraham, moderne et atypique, poursuivie de 1916 à 1966, lui donne une place singulière auprès des architectes reconnus comme Le Corbusier, André Lurçat ou Robert Mallet Stevens.

Élève à l’École des Beaux-arts de Paris, Pol Abraham obtient son diplôme en 1920 et débute sa carrière en participant à la reconstruction des régions dévastées par la Première Guerre mondiale. Formé aux méthodes de construction du béton armé, il conçoit son œuvre comme une réflexion permanente sur les principes constructifs, proche de celle des frères Perret. Auteur d’une thèse sur Viollet le Duc et les méthodes de construction de l’architecture médiévale, il s’empare de l’héritage du rationalisme éclectique du 19ème siècle pour lui donner une actualité liée aux nouveaux matériaux et aux nouvelles méthodes de construction. Trouvant sa place dans le courant de l’architecture moderne, il réalise de nombreuses maisons privées en Bretagne, très innovantes dans leur forme et construit des projets emblématiques de l’architecture moderne française à Paris et en région parisienne. Il en est ainsi de la Villa Thoyer-Rozat à Louveciennes, publiée dès 1927 par Bruno Taut, de l’Immeuble du Square de l’Alboni, celui du Boulevard Raspail et du Collège Montmorency.

Dans les années 1930, il réalise quatre grands projets de sanatoriums, véritables cités regroupant établissements de cure, pavillons de soins, résidences et bâtiments administratifs. La structure en béton armé, l’affirmation des couleurs vives et la diversité des solutions formelles transforment ces constructions en véritables manifestes. À partir de 1942, dans le cadre de la politique du Ministère de la reconstruction et de l’urbanisme, il est chargé de la reconstruction de la ville d’Orléans où il expérimente divers procédés de préfabrication modulaires qui font de ce programme une réalisation tout aussi marquante que celles d’Auguste Perret au Havre et d’André Lurçat à Maubeuge.

Spécialiste des principes de construction modulaire, il devient architecte conseil pour le Ministère de l’éducation nationale et réalise à sa demande de nombreux établissements scolaires en France.

Dans les années 1950, il se voit confier la réalisation du premier réseau hertzien de télécommunication français, avec l’emblématique Tour de Meudon ainsi qu’un grand nombre de tours relais et de centres d’amplification.

Cette exposition sera donc l’occasion de découvrir, au travers d’archives inédites, l’œuvre d’un architecte moderne et atypique.

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