Le Centre Pompidou met à l’honneur les femmes jusqu’au 24 mai 2010. C’est un accrochage éclectique qui recouvre les murs de la collection permanente, sublimant le rôle de la femme dans l’Art.
Organisée grâce au Mécénat d’Yves Rocher, elles@centrepompidou revalorise le rôle de la femme dans l’Art.
En effet, trop souvent oubliées, étrangement mises à l’écart, les femmes ont pourtant su réinventer la création au fil d’œuvres plus impressionnantes les unes, les autres.
Après tout… Pourquoi les manifestations créatives de Frida Kahlo, Niki de Saint Phalle, Joan Mitchell, Annette Messager, Louise Bourgeois ou encore Sophie Calle et Sonia Delaunay ne pourraient-elles valoir celles d’un Picasso, Monet ou Warhol ?
Composée de cinq cent oeuvres, l’accrochage invite à la découverte de nouveautés et de sensations ! La programmation se veut diverse, nous dévoilant un aspect cinématographique, littéraire, picturale, dansant et performant.
Le parcours se déroule en sept chapitres.
Ouvrant le bal artistique, l’oeuvre de Agnès Thurnauer, Six portraits grandeurs natures, joue avec notre perception de l’Histoire de l’Art. Et si Francis Picabia était en fait Francine ? Et Warhol, Annie ?
Au cinquième étage, on rencontre les pionnières. Telles des amazones, des aventurières, elles percent dans le milieu, n’étant plus que des « muses ». Parmi elles, Frida Kahlo, Sonia Delaunay, Dora Maar… Elles ont permis une certaine libération de l’esprit, prônant leur vision du monde, et ouvrant les portes aux Contemporaines.
On retrouve au quatrième étage, Niki de Saint Phalle. Mariée à Tinguely, et participante du Réalisme, l’artiste fut novatrice. Féministe, engagée, elle dénonça et interpréta à sa manière les problèmes actuels. Muée d’une rage et une force d’esprit indéniable, elle fit preuve d’une certaine provocation.
L’art vidéo est aussi présent avec les créations de Gina Pane ou Pipilotti Rist, qui nous entraîna à même le sol dans une vidéo poétique. Le corps est détourné de son usage premier avec des artistes telles qu’Orlan, Atsuko Tanaka et sa Robe électrique ou Louise Bourgeois et son Extrem tension.
Plus pudiques, et volontairement intrigantes, les œuvres de Sophie Calle, dont Douleur exquise qui met en avant la même photographie mais avec « le point de vue » de plusieurs personnages. Charlotte Perriand interroge, elle aussi, les caractères privés d’un endroit dit « public ».
La rencontre avec ces univers féminins coupe court aux préoccupations globales de l’homme. Natasha Lesueur réinterroge le corps féminin à travers des empreintes sur la peau, des ongles ciselés, ou des jambes en collants, tandis que Sandy Skoglund crée des univers surréalistes.
Un tableau est particulièrement représentatif du sens global de l’exposition. C’est le détournement de Grande Odalisque d’Ingres (1914) qui prône une prise de conscience de la place de la femme dans l’Art » Les femmes doivent-elles être nues pour entrer dans le Metropolitan Museum of Art ? « La réponse est malheureusement édifiante : 3% de femmes artistes, pour 83% de nus féminins.
Le Centre Pompidou a réussi son pari : remettre en avant comme il se doit l’univers d’artistes femmes dont la vision apporte une créativité sans faille à l’Histoire de l’Art.
Bien loin des hommes, elles réaffirment une image de la femme, passant de la dénonciation de la « femme objet » à la « guerrière féministe » et aux nombreux rôles imposés par la société comme ceux qu’elles ont choisies, libres d’être ce qu’elles sont aujourd’hui.