« Joan Mitchell » au Musée des Impressionistes

Dans le petit coin de verdure de Claude Monet, une artiste contemporaine, aux toiles semblables au jardin du maître, s’expose au musée des Impressionnistes jusqu’au 31 octobre…

Une artiste contemporaine…

Joan Mitchell, fit parti du mouvement expressionnisme abstrait américain de seconde génération.

Née en 1925, elle décéda soixante-dix ans plus tard, laissant à la génération suivante, une palette et un savoir faire incomparable. Inspirée par Vincent Van Gogh, Vassily Kandinsky, Paul Cézanne, elle fut aussi très vite attirée par l’art de Willem de Kooning, Robert Motherwell et Jackson Pollock.

Elle manifesta très tôt un intérêt pour les aquarelles et les lithographies. Amoureuse d’un poète romantique anglais, William Wordsworth, on s’aperçoit que son œuvre est reliée à celle de l’écrivain. Ils désiraient tous les deux saisir dans le moment ininterrompu de la nature, un point immobile où la sensation condense l’expérience du monde et se met à l’abri. Joan Mitchell cherchait àarrêter le temps, à arracher ses œuvres du cours du temps…

Artiste majeure, elle s’impose depuis quelques temps sur le marché de l’art avec des ventes record.

Son œuvre…

« Si tu dis sky, ça signifie ciel. Moi je vois d’abord Sky, S est plutôt blanc, K est rouge, Y est ocre jaune. Le ciel pour moi est le mélange de ses couleurs. A est vert, B est bleu gris, C est jaune et ainsi de suite. C’est la manière dont j’ai imaginé quand j’ai appris enfant, l’alphabet. J’imaginais tout en couleurs. Voilà pourquoi je n’aime pas tellement le français. Le ciel ne ressemble certainement à aucun de mes sky avec leur rouge, gris bleu et jaune « 

Joan Mitchell et Claude Monet sont deux artistesconjoints, liés. De nombreux points communs les rapprochent : leurs goûts pour la couleur, leurs touches picturales, la frontalité des peintures, les grands formats ou leurs addictions au tabac… L’accrochage retrace une grande partie de son œuvre. Les toiles immenseshabillent les murs. Abstraites et fortes, le spectateur se sent minuscule à côté, presque écrasé par une telle grandeur. Grandeur matériel mais grandeur de l’âme aussi… Elles hypnotisent.

Parmi elles… Sans titre, 1957 ; Tilleul, 1978 ; Mon paysage, 1967 ; Piano mécanique, 1958 ; Un petit jardin, 1980 ; Les Bleuets, 1973 ; Un jardin pour Audrey, 1979…

« Je les peint pour qu’ils soient vus à distance et non pas lus, pas vus dans le temps mais vue en une seule fois « 

Ses toiles sont polyptiques, parfois des quadriptyques, l’idée de discontinuité, la rupture, l’empêchement à la lecture immédiate de l’œuvre séduisent l’artiste. Joan Mitchell séduit indéfiniment, malgré ses œuvres abruptes et tranchées, sa personnalité rejoignant sa capacité à la franchise et à l’indépendance. Femme active, elle est dévorée par elle-même, par la vie, et elle tend àfaire rejaillir pour autrui tout ce qui la nourrit, au delà de ses espérances.

Post author

Laisser une réponse