Claude Monet, l’homme aux nymphéas

Tout débuta en Normandie… l’histoire de l’un des plus grands peintres de l’histoire… Parmi ceux qui inspirèrent de nombreux artistes… et annonça la fin d’une époque et le début de l’art moderne…

Enfance normande

 » Par le seul exemple de cet artiste épris de son art et de son indépendance, ma destinée de peintre s’était ouverte « 

Claude Oscar Monet naît le 14 novembre 1840 à Paris. Il suivit sa famille, s’installant au Havre, en Normandie. En témoignent ses toiles Plage à Honfleur, 1865 ; La jetée du Havre par mauvais temps, 1867 ; Plage à Trouville, 1870…

Son père y tenait un commerce d’articles coloniaux. Il doit d’une certaine façon sa carrière à sa tante Lecadre, qui accepta son entrée à l’université pour y suivre des cours d’arts plastiques, le soulageant alors des obligations liées à l’armée. Cependant, sa liberté, sa critique de l’art académique, créa des tensions au sein de sa famille. Finalement, il rejoignit l’Académie de Paris où il travailla avec Bazille, Renoir et Sisley. Il découvrit la peinture en plein air.

Il vivait à Argenteuil, où il peignit de nombreuses toiles, Les coquelicots, 1873 ; Le bassin d’Argenteuil, 1872…

L’impressionnisme

 » Le motif est quelque chose de secondaire, ce que je veux reproduire, c’est ce qu’il y a entre le motif et moi « 

Au XIXe siècle, de nombreux changements ont lieu. Les oeuvres d’arts étaient désormais crées par des artistes indépendants. Le Salon de Paris exposait les toiles, malgré de nombreux refus. De ce rejet permit l’instauration d’un Salon des refusés, où de grands maîtres, décriés à l’époque, furent exposés : Cézanne, Picasso, Monet, Sisley…

Monet fonda le mouvement impressionniste avec son ami Renoir. L’impressionnisme s’attache à reproduire la réalité, d’une façon plus abstraite, plus libre. Il découle du mouvement réaliste. Ses artistes sont intrigués par l’éphémère, la nature, le moment… La touche était vive, les pigments purs et colorés.

Des difficultés pour vivre

 » C’est un métier que j’ai appris dans ma jeunesse, quand j’étais malheureux… Je dois peut être aux fleurs d’avoir été peintre « 

Certains peintres disposaient d’une situation financière aisée, Degas, Caillebotte, Bazille… Cela n’était malheureusement pas le cas de Monet. Bazillele prit sous son aile, et l’entoura chaleureusement. De cette époque, des liens importants se tissèrent entre de nombreux artistes, partagés entre leurs passions et les obligations quotidiennes.

En 1878, période particulièrement hostile, ils se regroupèrent tous, se soutenant mutuellement. Le tableau Impression soleil levant de Monet donna son nom au mouvement. Ils partageaient une conception saine de la vie et de la nature. Malgré les temps difficiles, ils cherchaient toujours à aller plus loin, plus poétiquement dans l’abstraction impressionniste.

Le succès

 » Je veux peindre la beauté de l’air dans lequel se trouvent le pont, la maison, le bateau. La beauté de l’air où ils sont, et ce n’est rien d’autre que l’impossible « 

Vers 1880, les créations de Monet furent appréciées et sollicitées. Sa renommée lui apporta confort et même richesse. Il put alors racheter sa propriété de Giverny, auparavant loué. Il épousa Alice, sa seconde épouse, avec qui il vivait, entouré de ses deux garçons. La lumière était son principal atout. Il en jouait notamment dans la série sur la cathédrale de Rouen, variant les points de vues dans La cathédrale de Rouen le soir, 1894 ; La cathédrale de Rouen au crépuscule, 1893…

Aujourd’hui, ses toiles font partis des ventes records.

Sa maison de Giverny

 » Nous nous sommes tous mis au jardin, je bêchais, je plantais, sarclais moi-même, le soir, les enfants arrosaient. A mesure que la situation s’améliorait, je m’étendais « 

Monet vécut pendant quarante ans dans sa propriété. Il admirait particulièrement la nature contrôlée et c’est ce qu’il fit pour ses deux jardins, Le Clos Normand et Le Jardin d’Eau. Ce n’était à l’origine qu’un verger qu’il transforma en nuancier de fleurs, et de couleurs, attrayant pour les sens.

En 1899, sur les conseils de son ami Georges Clémenceau, il débuta sa série Les Nymphéas, avec Les nymphéas blancs, 1899 ; Le pont Japonais, 1899 ; Nymphéas, 1914… Sa maison est aujourd’hui visitable et accueille des milliers de visiteurs, curieux de ressentir l’âme encore planante du maître.

Le Japon, une passion

 » J’ai été flatté de vos deux lettres, ayant la plus profonde admiration pour l’art japonais, et une grande sympathie pour les Japonais… C’est avec le plus grand plaisir que j’ai reçu vos estampes «  [à Shinaro Yamashuita, le 14 février 1920]

Monet était passionné par le Japon. Il y effectua d’ailleurs plusieurs voyages ce qui était chose rare à l’époque. Sa maison est d’ailleurs toujours décorée des estampes d’Hokusaï, Utamaro, et Hiroshige. Ses emprunts à l’art japonais sont significatifs et se perçoivent particulièrement dans la création du Jardin d’Eau de Giverny (nénuphars, ponts, bambous…)

Il accueillait très fréquemment des visiteurs ou peintres japonais, comme s’il avait désiré faire venir ce pays à lui, en son domaine…

Fin de vie

 » Monsieur Monet que l’hiver ni, l’été, sa vision ne leurre, habite en peignant, Giverny, sis près de Vernon, dans l’Eure «  Stéphane Mallarmé

Vers la fin de sa vie, Monet souffrait de cataracte, maladie qui menaçait gravement sa vue. Il se fit opéré de l’oeil droit mais l’opération fut très difficile. Il renonça à se faire opéré de l’oeil gauche, de peur de ne perdre totalement la vue. De ce fait, certaines oeuvres dans ses dernières années, furent étranges, les couleurs dérangeantes et souvent malvenus, maladresse liée à son handicap. Il décéda le 5 décembre 1926, laissant derrière lui des amis, des confrères, des artistes, une population meurtrie et triste.

La ville de Giverny lui rend un fiévreux hommage en proposant un parcours tout autour de son ancienne maison, prédisposant à qui sait, peut être… de nouvelles inspirations picturales ?

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