Europeana : bientôt une bibliothèque numérique pour l’Europe

Livres, œuvres musicales, tableaux, photographies et films, toute la diversité culturelle de l’Europe offerte à tous les citoyens en un simple clic de souris sur un seul portail: le rêve d’une bibliothèque numérique européenne pourrait devenir réalité cet automne.

Grâce à la numérisation du matériel culturel, les Européens pourront accéder aux collections des musées, des bibliothèques et des archives des autres pays sans avoir à voyager ou à tourner des centaines de pages pour trouver une information donnée.

Les bibliothèques européennes contiennent, à elles seules, plus de 2,5 milliards de livres, mais environ 1 % des archives seulement sont disponibles sous forme numérique..

«La bibliothèque numérique européenne permettra à tous d’accéder facilement et rapidement, depuis leur pays d’origine ou depuis l’étranger, aux œuvres artistiques et littéraires européennes. Ainsi, un étudiant tchèque pourra consulter les ouvrages de la British Library sans aller à Londres, tout comme un amateur d’art irlandais pourra admirer la Joconde sans subir les files d’attente du Louvre», a expliqué Viviane Reding, membre de la Commission chargée de la société de l’information et des médias

«Toutefois, même si les États membres ont accompli des progrès considérables en direction de l’objectif consistant à rendre le contenu culturel disponible sur l’internet, des investissements publics et privés supplémentaires sont nécessaires pour accélérer la numérisation. Je souhaite qu’une bibliothèque numérique européenne, qui s’appellera Europeana et qui sera très riche en contenu puisse être ouverte au public avant la fin de l’année.»

La Commission a confirmé qu’elle s’engageait à aider les États membres à mettre en ligne leur précieux contenu culturel.

Pour que le rêve d’une bibliothèque numérique européenne (Europeana) devienne réalité, il faut que les institutions nationales réalisent des investissements considérables. Or, jusqu’à présent, la plupart des pays n’affectent à la numérisation qu’un financement modeste et fragmenté.

La Commission a donc invité les États membres à accroître les capacités de numérisation afin de mettre leurs collections à la disposition des Européens, à créer des partenariats avec le secteur privé et à travailler sur les domaines prioritaires suivants:

  • Il faut allouer un financement plus important à la numérisation et prévoir la quantité de matériel à numériser.
  • La plupart des pays ne disposent pas encore des méthodes, des technologies et de l’expérience nécessaires à la préservation du matériel numérique, qui est essentielle pour que le contenu reste accessible aux générations futures.
  • Il convient de mettre en œuvre des normes communes pour que les différentes sources d’information et bases de données soient compatibles avec la bibliothèque numérique européenne (Europeana) et pour que cette dernière puisse les utiliser.
  • Il faut résoudre les problèmes de droits d’auteur, et avant tout trouver des solutions au problème des œuvres orphelines, pour lesquelles il est difficile d’obtenir une autorisation de numérisation parce que les titulaires de droits sont impossibles à trouver.

Les visiteurs des bibliothèques numériques peuvent découvrir en ligne des exemplaires de la célèbre bible de Gutenberg – le premier véritable livre imprimé – sur le site internet de la British Library, les voix de Maria Callas ou de Jacques Brel sur le site de l’Institut National de l’Audiovisuel, en France, ou encore admirer au Louvre la Joconde, le chef d’œuvre de Léonard de Vinci, sans prendre de billet d’entrée.

Certains États membres ont pris des mesures exemplaires pour accélérer la numérisation des collections culturelles. La Slovénie a adopté, en 2007, une loi sur les partenariats public-privé qui offre de nouvelles possibilités de promotion par le secteur privé de projets de numérisation dans les institutions publiques. La Slovaquie a transformé un ancien complexe militaire en installation de numérisation à grande échelle équipé de tourne-pages automatisés. La Finlande, la Slovaquie et la Lituanie ont eu recours aux fonds structurels européens pour obtenir un financement supplémentaire pour leurs activités de numérisation.

Néanmoins, l’évaluation de la Commission montre aussi que, dans de nombreux cas, il existe un grand décalage entre la numérisation des œuvres et l’accessibilité en ligne de ces dernières. Ainsi, seul un des musées allemands qui possèdent du matériel numérisé l’a rendu accessible en ligne, et uniquement 1 % du matériel numérisé par les archives polonaises est accessible en ligne.

A suivre …

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