La galerie Pierrick Touchefeu présente Sophie ROCCO (peintures) et Gérard CAMBON (sculptures) du 2 au 26 Octobre 2008.
Sophie ROCCO
Sophie Rocco procède avec addition et soustraction. Elle enduit son support de couches successives, comme si elle recréait une croute terrestre, dense opaque, riche…C’est sur ce fond qu’elle applique son dessin. Ce dessin, c’est une sorte de suggestion.
« Tout mon travail dit elle consiste à le faire disparaître pour réapparaitre une autre présence. »
Avec Frénésie, Sophie Rocco se met à creuser la matière, la lacérer, lui imposer une souffrance ou le moindre trait, la moindre marque, burine son sujet. Griffures et zébrures communiquent une espèce de vibration, comme si la souffrance intérieure parvenait à affleurer, comme les rides ravagent un visage, le marquent, lui donne une âme.
Ou bien Sophie Rocco construit, accumule, créant, strate après state, des épaisseurs pour qu’un corps émerge d’un amalgame intégrant des brides de vie récupérées : grattage de peinture ou de papiers, fibres, mêlés à des pigments et du liant. Le sujet prend alors corps sur la toile ou le papier, comme sculpté, surgi, extrait même d’un support ou il aurait dû se fondre. Ce sont des présences muettes, mais chargées de sens, qui nous parlent, nous interpellent.
Dans son travail, ou Sophie Rocco libère une grande intensité nerveuse, elle permet à l’inconconscient – le sien, mais aussi le notre – de s’exprimer et de délivrer avec authenticité toutes les forces qui constituent notre être.
Gérard CAMBON
Dans le travail de Gérard Cambon il n’est pas d’espace qui ne soit peuplé, intentionnellement peuplé, furieusement même.
Cette présence irrésistible des hommes, semble tenir du miracle, elle émerge des pièces par petites grappes, par extraits. Surgis de terre, de boîte, de roches, les hommes sont ici cernés de décorum qui les écrasent parfois leur font écrin. Persévérance à voir le jour, à tendre le cou, à sonder l’horizon et la perplexité de l’autre, attente de liens à nouer ou des directions à prendre ?
Les têtes sont bosselées d’avoir été portées si longtemps et les corps en forme de virgule oscillent entre l’envol et l’effacement. C’est une expression de grande lenteur où les aboutissements microscopiques se fossilisent à leur tour pour ajouter aux patines, superposition d’exigences et de rêves, couches fraternelles.
Etres farouchement singuliers, indifférents au temps, sans apprêts, liés entre eux par le silence des mats, tribus nomades, posés aujourd’hui mais en partance quoiqu’il en soit.
Pour exprimer ces hommes, leur rareté et leur ténacité, Gérard n’avait d’autres voies que l’emploi de matériaux à l’image de cette fragilité à exister. Vieux papiers, bouts de ferraille, végétaux …
Galerie Pierrick Touchefeu
2 rue Marguerite Renaudin
92300 SCEAUX
Tél: 01 47 02 10 62 – 06 18 18 03 56
Ouvert du mardi au samedi : 10h/13h et 15h19 et la plupart des dimanches (téléphoner de préférence)
