Exposition César à la Fondation Cartier (75)

César Baldacini dit César, décédé il y a maintenant dix ans, était membre des Nouveaux Réalistes (Yves Klein, Jean Tinguely, Niki de Saint Phalle,…). César est mondialement reconnu pour ses « créations interloquentes ». Compresseur, agrandisseur, « expanseur », il fut tout cela à la fois, poussant nos semblables à s’interroger sur le conditionnement de l’objet.

L’exposition, qui vient de prendre fin à la Fondation Cartier, retraçait son travail artistique depuis 1949. C’est à cette date que la carrière de César prend un tournant décisif. Il s’approprie la technique de la soudure à l’arc, se tournant vers le métal et créant alors la série des Fers groupant des centaines de constructions anthropomorphes, zoomorphes et parfois abstraites.
Il créa aussi dès 1960 sa série de Compressions. Série particulièrement impressionnante, où l’artiste compresse des voitures.  Dans cette démarche, César utilise les matières premières et agit directement sur le processus de compactage suivant ce qu’il désire en faire. Certaines de ses compressions de 1960 sont présentées, pour les unes éclatantes et patinées, pour les autres, sales et éteintes.

Sa dernière série Suite Milanaiseest particulièrement impressionnante. Elle traduit l‘intérêt du sculpteur pour la couleur et la forme. Chaque compression fut repeinte par une couleur du nuancier, et nommée selon elle : Giallo Naxos 594, Blu Regent 484, Violet 150,… Cependant devant le réalisme des compressions de certaines voitures, les visiteurs ont parfois l’impression de ne voir que des voitures accidentées comme il y a en par millier chaque année…

La suite de l’exposition nous amenait à découvrir ensuite ses expansions. Créations qui semblent être les « décompressions » des compressions effectuées sur les voitures. En effet, César s’intéresse de près, dès 1967, à la mousse de polyuréthane, il va mettre ainsi au point une technique pour mettre en avant cette forme « molle » comme on peut le voir dans Expansion n°2, 7 ou 8. Parfois, elles semblent être des coulées de laves, verticales ou horizontales tel Expansion n°10, 11, ou 14.

L’exposition se poursuivait dans la dernière salle où l’on découvrait des empreintes humaines, créées grâce au procédé de l’agrandissement pantographique. Construction d’un pouce de 40 cm pour débuter, puis d’un Pouce de 6 mètres ! Il effectue d’autres œuvres autour d’organes tels que les seins ou bien encore les mains.

Pour clore cette découverte contemporaine, nous avions la chance d’admirer Un mois de lectures des Bâlois, une œuvre pesant trois tonnes et ne regroupant que des morceaux de papiers. Une œuvre presque vivante puisqu’un visiteur y avait malicieusement glissé un ticket de métro avec une dédicace…

Œuvres détonantes qui intriguent et nous réinterrogent constamment sur la société, les créations de ce génie nous poussent à en savoir davantage sur l’homme et sa vision du monde.

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