Exposition Kréyol Factory à la Villette

L’exposition Kréyol Factory , qui aura lieu du 7 avril au 5 juillet à la Grande Halle de la Villette, ouvre la saison créole, initiée par Jacques Martial, président du Parc de la Villette, et Florence Berthout, directrice générale. Dans cette exposition, des artistes interrogent les identités créoles…

Kréyol Factory est une exposition d’art contemporain, dédiée à la mémoire d’Aimé Césaire et elle rassemble les créations de 60 artistes originaires des Caraïbes et du monde indo-océanique mais aussi, pour certains, d’Afrique ou encore des Etats-Unis.
Cette exposition regroupe 85 œuvres d’arts plastiques et installations, 250 photographies et 9 espaces documentaires.

Son objectif est de questionner du point de vue de l’imaginaire collectif et des identités, ce qui est commun et spécifique à des espaces qui ont été peuplés par la traite, l’esclavage, l’engagisme et qui ont connu diverses modalités de colonisation.
Martinique, Guadeloupe, Guyane mais aussi Jamaïque, Porto Rico, Haïti, République Dominicaine – côté atlantique – La Réunion, Maurice – côté Océan Indien – ont été pris comme lieux d’exploration privilégiés.

La pensée de Stuart Hall, sociologue britannique d’origine jamaïcaine à l’origine des « cultural studies », a apporté les fondements théoriques nécessaires à cette approche. Il lui a été emprunté notamment ses analyses des « trois présences » -présence africaine, présence européenne, présence américaine – constitutives de l’identité afro-caribéenne, Stuart Hall étant lui-même redevable à Aimé Césaire et à Léopold Sédar Senghor de cette métaphore.

Les artistes de Kréyol Factory sont tous des artistes contemporains, pour certains de la jeune génération, dont l’œuvre est directement liée à ces préoccupations. Leur travail comme le définissait Michel Foucault, correspond « à la forme plastique générale de notre temps ».

C’est ainsi que Kréyol Factory permet de découvrir de nombreuses installations ; certaines faites d’accumulation, de transformation et de recomposition d’objets ou d’images faisant de leurs créateurs de véritables « archéologues / arkréyologues » des temps modernes.
D’autres œuvres, empruntant à des techniques aussi variées que l’huile sur toile, la photographie, la vidéographie, la sculpture, procèdent d’un registre autre ; celui du détournement / retournement d’images, de codes, de signes religieux ou publicitaires et donc de sens, réalisé sur le mode de l’humour, de la causticité, ou encore de la provocation.
Des ensembles photographiques, de caractère plus documentaire, viennent ajouter l’effet de réel nécessaire à la compréhension du parcours.

 

Photo : Bruno Peinado, The Big One World, 2000
Collection FRAC Poitou-Charentes
© Adagp, Paris 2009 / Photo Christian Vignau

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