Qui dit mieux de Vincha en vente dès septembre !

C’est officiel : Vincha a « 30 ans ». Ce morceau phare du nouvel album du jeune rappeur-chanteur, marqueur temporel plein d’humour doux amer, annonce son retour.

Qui est Vincha ?
Un ex « fanatique de rap français» qui a grandi avec des parents fans de Beatles et de chanson française et découvert le rap à 12 ans avec La Haine, les mixtapes de DJ Poska et le premier album de Doc Gynéco. « Mon kif suprême, c’était d’écouter du rap français. Je ne fais pas de distinctions, je suis nostalgique sans l’être et ça continue de m’intéresser, c’est ça qui m’a lancé. Il monte des groupes, squatte tous les samedis à la MJC de Cesson, du côté de Melun avec sa bande. C’est le 77, à quarante bornes de Paris : «on prenait le RER D, on trainait à Chatelet, sur les Champs, on mangeait des crêpes à Bastille. Le parcours type d’un banlieusard ». Après des années d’apprentissage de la vie d’artiste au sein de multiples groupes nébuleux et sans lendemain, il décide de se lancer dans une carrière solo. Premier nom : Vincha Backpacker. « C’était un clin d’œil au fait que j’avais toujours un sac à dos, je voyageais énormément et c’est comme ça que j’écrivais. Les trains, les aéroports, les bus… Ce sont des endroits tellement mélancoliques et riches en rencontres »

Pour habiller ses mots, Vincha a eu la chance de tomber sur un grand couturier des sons. En 2005, Tom Fire, qui a écouté ses maquettes sur MySpace, l’invite dans son studio. Les deux hommes s’apprécient et décident de démarrer une collaboration fructueuse qui dure aujourd’hui. Pour la scène, Vincha choisit un DJ versatile, S.O.A.P. (l’acronyme de Son Of A Pitch), avec qui il va arpenter les scènes en duo pendant trois ans. « La formule c’était : 2 platines, un mélodica, un piano. Il y avait un côté cabaret hip-hop, on avait appelé ça de la chanson rappée »
Vincha sort deux EPs et réussit à décrocher un petit tube, « Les Petits Seins ». Mais certains commencent à le classer dans la case Chansons Festives… On frise le quiproquo. « J’ai fait ce morceau pour l’énergie du live, mais sur disque ce n’était pas là-dedans que je voulais aller » explique Vincha, qui de toute manière est déjà focus sur son nouvel album.

Un album de rap ?
Oui, mais signé par « Le rappeur le moins hardcore du 93 mais pourtant droit dans mes baskets, à l’aise » (« Le Souague », featuring Hipoccampe Fou). Un album personnel, drôle, touché par la grâce, entre émotion et dérision et sur des sons concoctés essentiellement en binôme avec Tom Fire. 

Entre hip-hop et mélodies, Vincha raconte sa vie. « L’écriture me permet d’exprimer des choses que je ne dirais pas en temps normal. Comme dire à ma mère que je l’aime ». Ainsi la chanson « Lapis-Lazuli » où Vincha raconte sa naissance (« Quand de son ventre sortit Vincent, 3 kilos 5, futur rappeur ») et évoque sa maman de façon émouvante et drôle à la fois.

On pense parfois à Akhenaton (pour l’emploi de mots précieux et qui sonnent), mais aussi à l’Oxmo des débuts pour ce goût de la narration, ce storytelling rapologique qu’affectionne Vincha.
Thème récurrent de cette collection de chansons : l’amour. Vincha a le sens de la formule lorsqu’il évoque les soirées où « tout le monde fait mine de ne pas remarquer qu’il manque un truc au tableau » en parlant d’idylles pas idéales (« Il Viendra »). Mais l’amour, est-ce la vie en couple ? « 123 », avec Emilie Gassin au refrain, pose la question : « On croise d’autres équipages, chacun dit “Moi c’est cool”, alors que tous les staffs font de l’écopage et du sauvetage de couple (…)/ Chacun a son billet pour le train-train quotidien, on s’attend moins sur le quai, on s’embrasse un peu moins ». Des couplets tristement adaptables à la réalité de beaucoup de couples. Ainsi vont les chansons de Vincha : du réalisme, une pointe de rigolade désabusée et une plume qui ne recule pas devant les (grands) sentiments, évitant les clichés et les attitudes macho que trop de rappeurs d’aujourd’hui affectionnent.

Alors, l’album de la maturité ?
Pas besoin de ce grand cliché : Qui dit mieux est le disque d’un trentenaire qui sait manier la plume et remet à l’honneur le texte. 
« Je ne veux plus rêver ma vie, je veux vivre mes rêves » : une formule qui claque pour un titre important, « 30 Ans ». « Putain j’ai 30 ans, le diagnostic est évident/ Tous les symptômes sont clairs, il n’y a pas de médicament, un œil devant, un œil derrière »
Vincha a de l’humour, et il s’inclut dedans : « Je me verrai bien brûler les planches, incendier des grandes scènes, dans le cœur des fans faire des flammes », balance-t-il dans « Des Etincelles », le premier single au clip tourné à Bali. « Je suis peut-être destiné à plaire à un public plus adulte mais j’ose espérer que tout le monde peut écouter mes sons. J’essaie de ne pas y penser, je fais de la musique pour les autres, mais il faut que je sois mon premier fan ». Qu’il se rassure, Vincha n’est plus seul.

« Je pense beaucoup au live, j’espère que cet album, qui est plus rap, plus “testostéroné”, va me permettre de jouer sur des scènes debout, d’élargir mon public. J’ai beaucoup d’envies, je veux aller dans plein de directions ». Le diagnostic est évident : on va suivre Vincha jusqu’à la destination qu’il a choisi d’atteindre.

Olivier Cachin

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