C215, un artiste « pochoiriste »

Christian Guémy, 37 ans, peintre professionnel depuis 3 ans, parcourt le monde pour y peindre des pochoirs dans les rues, en interaction avec les contextes architecturaux et culturels qu’il rencontre. Artiste Street-art, il s’est fait connaître sous le pseudo de C215, un pseudonyme qui transcrit son prénom en chiffres, et qui évoque l’abstraction des codes barres et la déshumanisation de la ville moderne.

Alors que débute la nouvelle édition de l’événement Urb’Art : Urb’Art 3 : le happening des campus du Groupe IGS qui donne carte blanche à l’artiste C215, nous avons rencontré l’artiste qui nous parle de son travail …

Bonjour C215, vous êtes un artiste « street-art », comment vous est venu cet engouement pour la rue ?

J’ai peint d’abord dans la rue, aux alentours de mes 13 ans, avant d’envisager de peindre sur une œuvre amovible.
Je suis de la génération SMURF qui a connu la naissance du hip hop, la rue me vient donc du graffiti.

De quelle manière avez-vous découvert cet univers ?

Par le biais de Sydney sur TF1 alors que j’avais 11 ans ou quelque chose comme cela.

Depuis quand exercez-vous votre art ?

J’exerce depuis 37 ans au final, car il m’a fallu toute une vie pour être à même de peindre ce que je voulais.

Pouvez-vous nous expliquer comment vous travailler ?

Je travaille au pochoir à partir de photographies que je transforme. L’application murale est le plus souvent une technique mixte mêlant projections, spray, calligraphies et bien sûr pochoirs.

Pourquoi le pochoir est-il devenu si important dans votre manière de travailler ?

J’utilise le pochoir car il est seul outil qui me permette de peindre en quelques instants une œuvre extrêmement aboutie n’ importe où, sur n’importe quel support sans avoir à demander l’autorisation de peindre.
Il est contraignant car long à préparer, mais au final le pochoir est un outil de liberté, souvent utilisé à des fins contestataires.

Selon vous, quelles sont les qualités requises pour faire du Street Art ?

Etre un artiste contemporain qui s’intéresse à l’art contextuel en milieu urbain.

Quelles sont vos influences ?

Extrêmement classiques, notamment par les artistes de la Renaissance.

Vous peignez sans autorisation dans la rue. Pourquoi ce choix ?  Quels sont les risques ?

Car la rue est la plus belle des galeries et quant aux risques, je m’en fiche…

Si vous deviez choisir une seule œuvre parmi tout ce que vous avez fait, laquelle choisiriez-vous ?

Sûrement un des portraits de ma fille Nina, qui aura bientôt 7 ans.

Vous vous produisez cette année sur l’événement Urb’Art 3, qu’est-ce que cela représente pour vous et qu’en attendez-vous ?

Essentiellement une rencontre avec un public nouveau, et la possibilité d’expliciter mon art et celui des autres artistes urbains par le biais de conférences, afin de replacer ce qu’on appelle le street art dans l’histoire de l’art contemporain, puisque celui-ci procède en fait du land art des années 70.

Où pourra-t-on également vous retrouvez cette année ? Dans la rue (à Paris ou ailleurs ?) ou également dans des galeries, lors d’expos … ?

Une grande rétrospective à Milan, en avril, au Cabaret Sauvage cet été, en exposition individuelle à la Signal gallery à Londres en juillet et aussi de par les rues et murs du monde : des déplacements en Gambie, au Maroc, en Italie, Espagne Portugal, Russie étant déjà programmés.

On vous connait également pour les poèmes que vous écrivez et grâce à un livre sur vous sorti récemment, pouvez-vous nous en dire plus ?

Je n’écris hélas plus de poésie car je n’en ai pas le temps depuis que le pochoir me possède, mais j’en lis toujours.
Le livre Opus #5 (textes de Patrick Le Fur) est disponible en librairies depuis le 23 janvier 2010. [ndlr]

Un mot pour conclure ?

Cessez de consommer…

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