Ghost Walk, une exposition de Reynald Drouhin

Dans beaucoup de récits de science fiction, les virus informatiques et les hackers ont pris le contrôle de la société. La capture des présences fantomatiques ou des « ghosts » des internautes est au fondement du travail de Reynald Drouhin, qui a donné naissance à une mégalopole imaginaire nommée I.P.C. (Internet Protocol City). Exposition du 14 Novembre au 14 Janvier 2009 à la Galerie numeriscausa (Paris 3).

Reynald Drouhin est un artiste contemporain français, né en 1969 à Paris. Il a suivi des études d’arts plastiques aux Beaux- Arts de Paris, au Mastère Hypermédia Multimédia et à l’Université Paris 1 (Maîtrise, 1994).

Reynald Drouhin utilise beaucoup internet et les technologies numériques, en détournant et en s’appropriant les matériaux disponibles sur le web qu’il intègre comme matière première dans ses travaux.
Il travaille de plus en plus avec la photographie, la sérigraphie, la vidéo, l’installation et traduit sa perception du monde contemporain à travers l’espace monochrome, l’aspect fantomatique et étrange de l’image.

Il a reçu plusieurs prix et mentions dont l’aide à la Création Multimédia Expérimentale (Arcadi 2007), la bourse départementale, la bourse départementale d’aide individuelle à la création du MAC/VAL (2005), le Grand Prix Scam de l’œuvre d’art numérique interactive (2003), le Prix vidéo du FIAV àTanger (2001), le Grand Prix au Cyberfestival à Rueil-
Malmaison ainsi que le prix Multimédia de la DRAC Auvergnes-Vidéoformes (1999).

Générateur de villes fantômes qui transforme l’adresse IP des internautes en buildings monochromes, I.P.C. est davantage un archipel numérique qu’une cité.

En se connectant sur le site de Reynald Drouhin, un internaute génère un monochrome par l’intermédiaire de son adresse IP. Initialement codée en chiffres, son adresse IP est transformée en valeurs RVB (Rouge Vert Bleu). Ces valeurs sont alors converties et donne ainsi la référence-couleur « unique » de l’adresse personnelle de l’utilisateur.

Les différentes visualisations d’ I.P.C. correspondent aux 256 dernières connexions enregistrées.
Des internautes du monde entier cohabitent dans ce cyber-territoire sans le savoir : leur n° IP les situe en Corée, en Chine, aux Etats-Unis, en Australie, etc.

Comme autres œuvres présentées dans l’exposition, on pourra trouver les deux néons Keyword et System Failure qui renforcent cette démarche d’appropriation par l’artiste des images issues d’Internet et évoquent la défaillance d’un système informatique qui s’immobilise.

Le tirage photographique Monochrome(s) R. est le produit d’une recherche par mots clés effectuée sur Google issue de son logiciel Des Frags (œuvre netart de 2000 traitant d’une caractéristique informatique fondamentale : la fragmentation et la défragmentation).
L’interface permet de configurer conjointement la recherche de ces images et de soumettre l’image de référence qui va servir de trame globale.

Dans les œuvres de Reynald Drouhin, le monochrome qui naguère signifiait la « mort de la peinture » fait subsister l’image et la représentation, ce qui, une fois de plus, renouvelle la problématique du monochrome.

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