Le Jazz, une grande histoire…

Jazz (« j » se prononce « dj ») n.m XXe siècle.  » Emprunté de l’anglais jazz, qui désigne une danse ou un genre musical. Genre musical qui trouve son origine dans la musique profane et religieuse des Noirs d’Amérique du Nord, caractérisée par l’importance du rythme et la large place laissée à l’improvisation  » – Dictionnaire de l’Académie française.

A l’occasion de l’exposition  » Un siècle de Jazz «  au Musée du Quai Branly de Paris, retour sur un courant musical majeur du XXè siècle.

Cette musique, mais aussi son mode de vie, et les révolutions qu’elle a entraîné, a marqué profondément les consciences, au gré de ses rythmes.

En 1917, le jazz, danse populaire et musicale, émerge avec l’enregistrement du premier disque l’Original Dixieland Jazz Band, un groupe paradoxalement de blancs. A la même période, Storyville, quartier où jouaient de nombreux musiciens est fermé pour cause de prostitution. Le jazz émigre vers Chicago et New York.

A ce moment, la musique est partout, reflet social d’une société mutante. Le jazz charme toute l’Amérique après la première guerre mondiale. F.Scott Fitzgerald nomma « Jazz Age » cette période, dans l’un de ses ouvrages. Surnom repris à outrance, à l’image de son appréciation dans le quartier sensible de Harlem.

Archibald J.Motley est un peintre décisif de cette période. Il peint de grandes toiles montrant la joie et la gaieté du jazz, rythmé et chorégraphié. L’ensemble est sompteux en couleurs et en émotions.

Le jazz connait son heure de gloire en Europe. Ce fut l’orchestre de Jame Reese Europe qui fit découvrir les rythmes endiablés à ce nouveau public. Joséphine Baker, coqueluche des cabarets parisiens, fut fréquemment représentée. Jean Cocteau, Francis Picabia, Fernand Léger, Kees Van Dongen participèrent au mouvement avec des représentations picturales. Le plus impressionant était Paul Colin et sa série de 27 dessins en portfolio Le tumulte.

La seconde guerre mondiale effectua un tournant essentiel dans l’histoire du jazz. Ce fut pendant ses années tumultueuses que Piet Mondrian envisagea son Boogie Woogie, et peignit ses plus belles toiles. Dubuffet et Matisse ne furent pas en reste…

La fin de la guerre coïncida avec l’avènement du Bebop, lancé par Charlie Parker, Miles Davis,… L’expressionnisme abstrait vit le jour avec Jackson Pollock et ses drippings. En Europe, Nicolas de Staël dédiait ses peintures à cette passionnante musique. L’après guerre vit surgir un nouveau mode de création artistique : les pochettes de disques (Record Cover) crée notamment par Warhol.

En 1960 paraît l’album Free Jazz d’Ornette Coleman ( « Libérez le jazz… jazz libre..« ) marquant un nouveau chapitre de cette musicalité, Jackson Pollock ayant représenté la pochette. Cette révolution « free » marqua la liberté de la création noire.

Le jazz contemporain continua à vivre à travers les années 80 : Jean Michel Basquiat et Keith Haring le saluèrent de la plus belle façon qu’il soit, en peignant à leur tour un hommage.

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