« Michael Kenna » – BNF (Paris)

La bibliothèque nationale de France expose, pour la première fois en France, les photographies de Michael Kenna, artiste anglophone, du 13 octobre 2009 au 24 janvier 2010…

Né en 1953, Michael Kenna est un artiste, mondialement reconnu, dont l’oeuvre est faite de photographies en noir et blanc, depetit format (20×20 cm) à l’univers intimisteet romantique.

Les photographies de Bill Brandt l’inspirent et furent une véritable révélation pour lui. Sa carrière est le symbole de ses déplacements, il voyage énormément, aux Etats Unis, en Russie, en France mais aussi en Corée, au Japon…

Son style est épuré, stylisé. Pour lui, la couleur donne une émotion trop vive, il préfère la palette monochromatique. Il vit la photographie comme un outil artistique, et non à des fins commerciales. Ses lieux de prédilections sont les grandes métropoles, comme New York ou les paysages vides, à perte de vue.

L’exposition  propose de découvrir ses créations, entre 1974 et 2009, marquant ainsi les différents chapitres de son oeuvre. La taille des photographies surprend mais permet de créer une forte intimité, le spectateur étant obligé de se rapprocher pour découvrir l’image.

Ses paysages ne comportent que très rarement des personnages. Quand c’est le cas, ils sont quasiment fantomatiques. Les vues sont sublimées, comme dans England, 1974; Spain, 1996 ; Le désert de Retz, 1988 ; Lijiang River,2006.

L’artiste revient, quatre, cinq, six, sept fois sur les lieux de ses chefs d’oeuvres afin de prendre la pose qui lui correspondra le mieux. Il aime regarder et percevoir les changements de la nature.

Il ose jouer avec les associations, les nombres, comme dans Seven posts in Snow, 2004 ; Nine birds, 2001.

Michael Kenna maîtrise à la perfection l’architecture, ses photographies sont graphiques, mais elles sont aussi sublimées par cette science de la lumière, ce contraste entre l’obscure et la clarté.

Avec certains thèmes (comme New York) il se confronte obligatoirement aux maîtres tels Kertész ou Stieglitz, il se permet d’ailleurs des citations, des clins d’oeil à l’oeuvre de ses prédécesseurs.

L’accrochage est un audacieux mélange de perfection et de raffinement, les visiteurs pouvant être particulièrement émus devant des images, pourtant à l’inverse de certains artistes qui privilégiaient l’humanité photographique. Pour autant, c’est une réussite qui donne envie de voyager et de s’ouvrir à de nouvelles cultures…

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