Prolongation pour l’expositon «Il vaut mieux éviter tout contact avec les formes de vie extra-terrestres»

Le Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière accueille l’exposition personnelle Il vaut mieux éviter tout contact avec les formes de vie extra-terrestres de l’artiste japonais Shimabuku. Débutée le 13 novembre dernier, elle est prolongée jusqu’au 6 mai 2012.

Le Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière accueille l’exposition personnelle « Il vaut mieux éviter tout contact avec les formes de vie extra-terrestres » de l’artiste japonais Shimabuku.

« Shima » (signifiant « île » en japonais), amène naturellement l’artiste à intervenir sur l’île de Vassivière pour clôturer de la manière la plus poétique qui soit la programmation du Centre d’art sous la direction de Chiara Parisi. Après sept années d’expositions et de projets dans ce paysage insulaire unique, Chiara Parisi invite Shimabuku à créer des oeuvres résistant à toute contrainte d’exposition et donnant à voir, aux visiteurs, un rapport particulier à la nature et aux animaux.

Plus jeune, Shimabuku souhaitait devenir poète ou guide touristique. Persuadé que l’art ne doit pas à tout prix créer des oeuvres mais plutôt susciter des rencontres, l’artiste arrive à combiner ses deux vocations. Dès lors, le style ou le médium importe peu dans l’objet fini, l’objectif étant de connecter les êtres.

Shimabuku présente à Vassivière ses oeuvres les plus récentes ainsi que de nouvelles créations dans lesquelles les détails, les sonorités, et l’origine des noms tissent ensemble un monde singulier. L’artiste invite le public à s’engager dans des « situations » qui, racontées à d’autres personnes, deviennent fables, récits, histoires et peut-être même des événements.

Dès son arrivée dans la prairie du Centre d’art, le visiteur approche l’esprit du projet par la lecture de cette phrase Il vaut mieux éviter tout contact avec les formes de vie extra-terrestres qui donne le titre à l’exposition, suspendue en caractère lumineux à la longue façade du bâtiment d’Aldo Rossi. Cette citation, empruntée au cosmologiste anglais Stephen Hawking, renverse la crainte de son auteur que les extra-terrestres puissent conquérir et coloniser la terre. Ici, l’artiste nous invite à nous ouvrir à ce qui déjà nous entoure sur Terre, nos voisins, des animaux, avant de contacter des formes de vie extra-terrestres.

Premier espace de l’exposition, le phare, s’appréhende comme une invitation à se projeter dans les autres salles du Centre d’art à travers un dispositif en équilibre qui nous fait basculer dans une constellation d’éléments naturels.

Puis, le visiteur entre dans la nef du Centre d’art où Shimabuku transforme l’imposant espace en un lieu propice à une découverte amusante avec Quelque chose qui flotte / Quelque chose qui coule, une rivière dont le courant fait tournoyer et flotter de petites formes végétales rondes que l’artiste affectionne particulièrement : des pommes et des pommes de terre. Il semble ainsi que Shimabuku souhaite interpeller les visiteurs par une action burlesque à la manière des Fables de La Fontaine – comme Le Lièvre et La Tortue.

En contrebas de la nef, dans l’atelier, l’artiste nous livre Fish & Chips de Shimabuku en plongeant les visiteurs dans des profondeurs marines où nous assistons, au travers d’une vidéo, à une étrange alchimie d’une pomme de terre rejoignant lentement un poisson transparent dans les abysses de la mer. Dans le même temps, le visiteur se déplace sur un sol immaculé, moelleux rappelant le sable fin de la scène qui se déroule devant ses yeux.

A l’étage, la salle des études devient l’habitation de Mon professeur La Tortue, oeuvre qui place le visiteur en présence de cette créature tout à fait incongrue et inattendue dans une salle d’exposition, animal mythologique par excellence qui constitue une figure centrale dans le travail de l’artiste. Sa présence s’impose comme une chance de ralentir le temps, une possibilité d’apprécier le moment présent dans son déroulement. De par sa longévité, la tortue, associée à la fois à l’immortalité et à la sagesse, devient l’emblème du travail de Shimabuku à Vassivière.

Faire quelque chose que tu n’avais pas prévu est le titre de l’oeuvre que l’artiste présente dans le petit théâtre où il déroule un practice de golf. A l’intérieur d’une cage, les joueurs peuvent tester la puissance de leur drive tandis que les autres visiteurs, assis sur les marches de l’auditorium, peuvent observer la performance qu’ils seront eux-mêmes amenés à accomplir. Le cible, a comme objectif à atteindre, la petite fenêtre de la salle cadrant le paysage extérieur avec le barrage du lac qui a donné naissance à l’île.

Les visiteurs continuent leur promenade dans le bois de sculptures où Shimabuku les invite à aller à la rencontre des habitants quotidiens de Vassivière : les animaux. Renversant l’image que l’on pourrait se faire d’un espace zoologique, l’artiste installe un panneau où l’on peut lire « Faire sourire les animaux » et propose que les humains se donnent à leur tour en spectacle aux animaux qui peuplent l’île afin de les amuser.

Pour terminer leur déambulation, l’artiste invite les visiteurs à venir déguster sa recette de glace dans le Café de l’île, à l’extrémité du bâtiment, Crème glacée salée / Crème glacée poivrée.

Simultanément, la présence de l’artiste en France est marquée par une exposition réalisée au CAPC musée d’art contemporain de Bordeaux du 9 novembre 2011 au 6 février 2012. Intitulé Sur l’eau, ce projet a été réalisé lors d’une résidence de l’artiste dans la capitale girondine et sur les flots limoneux de son fleuve la Garonne.

Infos pratiques :

Ile de Vassivière – 87120 France

Ouvert du mardi au vendredi 14h – 18h,
le week-end 11h – 13h et 14h – 18h.
Entrées : plein tarif : 3 euros / demi-tarif : 1,5 euros enfants de plus de 12 ans, étudiants, demandeurs d’emploi / gratuité : – 12
ans, personnes en situation de handicap ainsi que leurs accompagnateurs, Amis du Centre international d’art et du paysage de l’île de Vassivière, abonnés du relais Artothèque.

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