« Soulages » – Centre Pompidou (Paris)

Le Centre Pompidou présente une rétrospective de plus d’une centaine d’œuvres de l’artiste Pierre Soulages. Des brous de noix des débuts aux peintures élégantes de ces dernières années, l’ensemble est visible jusqu’au 8 mars 2010…

Pourquoi le noir ? La seule réponse incluant les raisons ignorées, tapies au plus obscur de nous-mêmes et des pouvoirs de la peinture, c’est : parce que.” – Soulages.

Qui est-il ?

Soulages est un artiste peintre, né en 1919. Du haut de ces quatre-vingt-dix ans, l’homme continue toujours de peindre et de nous émouvoir.

Très tôt, il est attiré par l’art roman, il se rend rapidement à l’école nationale supérieure des Beaux Arts. Il la quitte tout aussi précipitamment, persuadé de sa médiocrité.

Occupé pendant de longues années, l’année 1946 est source de création et de révolution picturale à ses yeux. Ses toiles sont étonnantes, tant elles se détachent de la figuration de l’après guerre.

En 1948, il s’installe dans son atelier à Montparnasse, il y fait alors des rencontres importantes avec des artistes abstraits : Kupka, Herbin notamment.

Entre 1949 et 1952, il réalise des décors de ballet, de théâtre.

1979 est le deuxième tournant de la vie de l’artiste. Il met en scène une « façon différente de réaliser, de peindre ».

Entre 1987 et 1994, il crée alors des vitraux, pour l’église de Conques.

L’exposition

Avant 1979, l’homme peignait essentiellement aux brous de noix, encres et gouaches. La grande peinture, 1948 est l’une des seules toiles restantes du brous de noix.

A cette même période, il systématisa les noms des oeuvres, ce qui rend difficile leur authentification. Il refusait toute narration, pour lui, la peinture doit parler d’elle même.

Il créa alors des toiles quasi monochromes, le noir devenant son principal sujet. Peinture, 1964, est un diptyque, opposant une toile d’aplat noir, à une toile faite de grands coups de brosses noirs. Il marque le travail et les recherches de l’artiste. Il aime faire contraster le noir et le blanc.

S’en suit la période charnièreet victorieuse de Soulages : l’outre noir. Son style devient épuré. Il va, à partir de 1979, explorer sans cesse le noir, et la lumière qu’il peut obtenir. Pour cela, il se sert de différentes techniques : griffures, coups de brosse, noir épais, larges coups de pinceaux…permettant parfois de véritables sculptures.

L’oeuvre Peinture, avril 1979, est la mutation de l’outre noir. Ce triptyque est l’archétype même de sa technique picturale.

Soulages dit de son oeuvre, « Certains matins, elle est gris argent. A d’autres moments, captant les reflets de la mer, elle est bleue. A d’autres heures, elle prend des tons de brun cuivré. En réalité, elle est toujours en accord avec la lumière reçue »

Ces peintures, d’un noir sombre et qui aurait laissé supposé une certaine répétition, sont en fait des odes à la diversité. Depuis plus de trente ans, leur richesse est infime, par l’exaltation de la lumière qu’elle produit. Soulages est sans conteste l’un des peintres les plus doués de sa génération, grâce à son affinité pour une seule et même « couleur ».

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