« Planète Parr » au Musée du Jeu de Paume

Le Musée du Jeu de Paume créer l’évènement en surfant sur la vague contemporaine, à l’affiche l’exposition « Planète Parr » du 30 juin au 27 septembre prochain…

Derrière le personnage…

Né en 1952, Martin Parr est un photographe britannique, mêlant dérision et acidité. Il fait parti de l’univers criant de la photographie documentaire. Il a travaillé sur de nombreux projets, démontrant les contrastes et les ambiguitésde l’humain. Deux phases cimentent sa carrière, ses photographies en noir et blanc célébrant les instants de vie et celles colorées représentant une satire sociale.

« J’ai toujours collectionné, c’est une manie, presque une maladie à laquelle je ne peux résister. J’ai commencé par les fossiles, les nids d’oiseaux, les boulettes de plumes (…) aux timbres, aux tickets de bus et aux monnaies, jusqu’à ce que je découvre la photographie… »

Collectionneur avisé, il porte un regard explosif sur notre monde, depuis plus de trente ans. Emergeant de la classe moyenne, l’artiste dissèque les richesses, source deconflits et de soucis, prêtant à l’explosion d’un monde à vif…

D’abord clinquantes et cyniques, ses photos sont emplies d’humour et dénoncent les phénomènes de mondialisation, le tourisme de masse ou les comportements luxueux. Martin Parr émet une satire de la vie contemporaine.

Ce que vous y verrez…

Le jardin des Tuileries accueille la série Small World, ironie des touristes pris sur le vif : La plage artificielle de l’océan, Japon, 1996 ; Le Keukenhof, Hollande, 1994 ou L’hôtel the Venetian, USA, 2000.

Dans le hall, des excentricités apparaissent, ne manquant pas de faire sourire. Barack Obama est mis en avant, à l’effigie de nombreux éléments : chaussures, préservatifs, paquets de céréales, slips… Nous retrouverons d’ailleurs cet aspect plus tard dans l’exposition… Tatcher, Spice Girls, Ben Laden, Abba, tant d’icônes pour des objets quotidiens : tasses, réveils, montres…

La suite n’est que la collection émouvante, parfois poignante, sensuelle de Martin Parr. Parmi ces oeuvres, on retrouve Brian Griffin, Graham Smith, Chris Killip, mais aussi Cartier-Bresson et son Déjeuner sur les bords de Marne, 1938.

L’artiste est très attiré par les années soixante de son pays. En ressort une collection d’ouvrages et de photographies, dont il ne se lasse pas. Une création retient notre attention tout particulièrement. Crée par Joan Fontcuberta, on y voit un prisonnier humilié, travail retouché à l’aide d’un photomosaïque des visages et des fonctions des individus malveillants. L’oeuvre est intransigeante et saisissante.

Des photographies plus ironiques secouent l’exposition comme par exemple ces multiples points de vue d’hommes et de femmes différents mais portant le même vêtement.

L’accrochage se clôt sur sa série Luxury, 2008. On y perçoit un échantillon du mauvais goût mondial :  Courses hippiques, South Africa, 2008 ; Emirats arabes, foire d’art contemporain, 2007 ; Ascot, Angleterre, 2003 ; Haute couture, Paris, 2007; Semaine de la mode à Moscou, Russie, 2004. Martin Parr met l’accent sur ces petits détails qui auraient pu être anodins, l’argent, les bijoux, le champagne, les écharpes en vison, l’habillement ridicule d’un chien, les pièces montées… C’est alors la luxure, la richesse qui détruisent les valeurs propres de notre monde.

Comme un Koons, ou un Warhol, Martin Parr est un artiste décrié et controversé mais sachant prouver l’intérêt de son travail bien au delà de son aspect caricatural, en mettant l’accent sur l’humanité et le problème fondamental de notre époque… Comment tendre la main à autrui quand nous mêmes ne nous reconnaissons plus, tant la société moderne prônent  la consommation active et la frénésie d’esprit…?

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