Accumulation – Topos de l’indicible

Jusqu’au 25 avril 2010, l’Espace Topographie de l’art (Paris 3ème), accueille une exposition collective avec les artistes Eugen Gomringer, Horst Haack, Nicolas Lieber, David Mach, Jean-Luc Parant, Carmen Perrin et Vera Röhm

Tout au long de l’histoire de l’art, des artistes ont eu, pour certains, recours à la profusion, à la répétition, à l’excès pour la réalisation de leurs œuvres.
Ce procédé qui intègre l’abondance dans l’art peut contribuer à faire surgir l’inexprimable, l’indescriptible.

Lors de l’exposition Accumulation – Topos de l’indicible, les œuvres présenterons par différents moyens – sculpture, dessin, installation et photographie – ce rapport de l’accumulation à l’indicible.

Eugen Gommringer

Utilisant les mots comme seul matériau pour ses créations, Eugen Gomringer s’approprie non seulement leur forme mais aussi leur aura. Dans un subtil agencement des deux, l’artiste extrapole la simple représentation de ces signes pour amener à leur indescriptible sens. Dans Silence, 1953, le sens du mot est évoqué par son absence.

Horst Haack

Dans Si Dieu existe, il est un, s’il n’existe pas, il est plusieurs, 2010, Horst Haack réunit 181 crucifix agencés de telle manière qu’en prenant recul le spectateur perçoit les contours de l’Étoile de David. Basée sur une dynamique du va-et-vient, d’une vision du proche et de l’éloigné, l’oeuvre joue sur la perception du détail et de l’ensemble.

Nicolas Lieber

Dans son questionnement sur le statut qui peut être conféré à la photo graphie dite « artistique » par rapport à celles sauvegardées dans des « albums de souvenirs » , Nicolas Lieber crée un « Mur », 2009, dont le pullulement d’une multitude de photos de petit format est mis en tension avec celle, unique, d’un tirage plus grand qui provoque une divagation oculaire. C’est au spectateur de créer sa propre mise au point.

David Mach

Les collages de David Mach reprennent ce principe d’une même image juxtaposée des centaines de fois afin d’en créer une toute autre. Dans Portrait, 1995, des cartes postales du Lac de Genève sont accumulées pour créer le portrait d’un de ses habitants. Ses créations, initialement conçues pour dénoncer avec humour et ironie la consommation à outrance, font émerger la beauté du quotidien, transfigurant l’ordinaire en extraordinaire

Jean-Luc Parant

À partir du répertoire élémentaire que Jean-Luc Parant a choisi depuis longtemps pour façonner son travail artistique et littéraire constitué principalement par « des boules et des yeux », ses Bibliothèques idéales, 2005, bousculent, comme d’habitude dans sa démarche, les notions de tactile et d’optique.

Carmen Perrin

Chez Carmen Perrin, la répétition du geste s’organise, pour la série intitulée « Tracé, tourné », autour d’une table à dessiner circulaire rotative utilisée comme un outil à part entière. Le mouvement et la forme de la table lui impose la contrainte du motif circulaire qui tourne inlassablement, la longueur du rayon de la table correspondant à la longueur de son bras tendu. En jouant sur l’intensité de la vitesse de rotation, ainsi qu’en variant la force d’appui de la mine graphite ou du crayon de couleur sur le papier, elle fait « monter » le dessin comme le céramiste travaille un pot en argile.

Vera Röhm

Pouvant être considéré comme un paradigme de la quête assidue de Vera Röhm, la représentation d’une même idée sous différentes formes est présente dans les œuvres intitulées « Einschnitte im Würfelsystem et Würfel-Module », 1986-2009. Elles explorent ad infinitum les multiples déclinaisons formelles d’une même figure géométrique, qui dans ce cas est le cube. La surface plane du premier et la tridimensionnalité de l’autre créent un décalage entre deux réalités dans lesquels s’infiltre l’énigme de la concrétisation.

 

Illustration :
David Mach, « Portrait », cartes postales, 1995.

Post author

Laisser une réponse