Exposition « Kandinsky » au Centre Pompidou

Le centre Georges Pompidou propose une rétrospective sur le peintre russe Kandinsky jusqu’au 10 août 2009. C’est un voyage lyrique et musical que les visiteurs effectuent autour des cinq périodes qui marqueront un tournant dans la vie de l’artiste.

« Peintre de la poésie et du fantastique, il semble toujours y avoir plus d’un tour dans ses toiles. Les jeux d’enfants n’en sont pas exclus, pas plus que la féerie de ces boîtes à surprises qui s’ouvrent et se referment en vous laissant toujours un secret dans les yeux. Chaque tableau est un monde à soi. » (Nina Kandinsky)

Célèbre pour son rôle de pionnier de l’art abstrait, dans les années 1910, et pour son essai Du spirituel dans l’art, l’artiste définit la nécessité intérieure, recherche de spiritualité et d’intensité. L’exposition rassemble plus d’une centaine d’oeuvres.

Kandinsky : son oeuvre

Vassily Kandinsky est né à Moscou en 1866. Il étudia l’économie pour s’intéresser ensuite à l’Art. Peintre tardif, ce n’est qu’à partir de quarante ans qu’il révolutionna l’art en créant des tableaux abstraits.

A ses débuts, l’homme hésitait. Tels les peintres romantiques du XIXe siècle, il délivrait une vision émotive des paysages. Les couleurs jaillissaient, émergeaient, semblant d’expressivité et de libération chromatique. Inspiré par le fauvisme et l’impressionnisme, sa peinture tend rapidement à un délaissement de l’art figuratif.

Kandinsky souhaitait que sa peinture fasse appel à « la nécessité intérieure », la sensibilité dépassant la raison. Il séjourna entre 1908 et 1914 en Allemagne, fruit d’une révolution artistique. La couleur prit de l’importance, s’autonomisa et effaça peu à peu les formes.

La peinture devint son propre objet, jusqu’à Peinture avec cercle, 1911, qui scella son saut dans l’abstraction. C’est à cette époque qu’il écrivit Du spirituel dans l’art, ouvrage dans lequel il défendait l’art abstrait. La peinture est musicale, nouveau mode d’expression artistique.

L’exposition

Le Centre Georges Pompidou s’est associé à deux prestigieux musées, Le Städtische Galerie Im Lenbacchaus de Munich, et le Solomon R.Guggenheim Museum de New York, pour nous offrir cette exposition. Presque deux mille mètres carrés sont propices à l’épanouissement  des peintures de Kandinsky. Ce parcours nous permet de mieux ressentir et interpréter ses oeuvres, en cinq périodes.

  • La formation à Munich et les voyages à travers l’Europe, 1896-1907, montrant La vie mélangée, exposée à Angers en 1907.
  • Munich, 1908-1914, ou ses premières peintures majeures avec la série des Improvisations.
  • Moscou/Stockholm, 1915-1921, période où il épousa Nina et fut actif dans l’enseignement.
  • Le Bauhaus, 1922-1933, où il se remit à peindre activement.
  • Paris et Neuilly Sur Seine, 1934-1944, Kandinsky participa à l’apothéose artistique parisienne et intégra des formes biomorphiques.

La toile Jaune-Rouge-Bleu, 1925 est sans conteste la pièce la plus impressionnante : mélange de plénitude et d’équilibre, nuancée de formes et de couleurs, prononçant son désir d’abstraction.

L’exposition se clôt sur la période parisienne. Suite aux manoeuvres des nazis, Kandinsky s’installa à Neuilly Sur Seine et y resta jusqu’à sa mort en 1944. A noter que cette présentation se dote d’aquarelles et de manuscrits de la période russe (1914-1917) port folio de l’anniversaire du Bauhaus.

Ce parcours nous permet un aller sans retour dans l’exquise symphonie picturale du maître Russe. Elle montre aussi une délivrance et cesse la censure infligée sur les artistes dits « dégénérés » de l’époque. C’est avec une douceur et une paix de l’âme que les toiles sont appréciées à leur juste valeur, symbole d’une musicalité dansante et tonifiante.

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