« Fauves et expressionnistes : de Van Dongen à Otto Dix » – Paris (75)

Le musée Marmottan Monet, connu pour sa collection des œuvres de Claude Monet, expose actuellement, et jusqu’au 20 février 2010, des créations de deux courants proches, l’expressionnisme et le fauvisme…

D’un côté…

L’expressionnisme est né au XXe siècle, en Europe du Nord. Il ne se réfère pas qu’à la peinture et compte parmi ses médiums, l’architecture, la littérature, le théâtre, le cinéma, ou la musique.

Parmi ses adeptes, on trouve Otto Dix, Kandinsky, Van Gogh, Kirchner… L’oeuvre la plus représentative est Le Cri, d’Edvard Munch.

Les artistes désiraient prôner l’émotion, la subjectivité en dépit de leurs couleurs froideurs. Considéré comme « dégénéré », cet art fut détesté par les nazis.

Les visions sont angoissantes, les touches violentes, en contraste avec l’impressionnisme, mouvement important en France à ce moment. L’ensemble est pessimiste, inquiet. Il s’inscrit dans la continuité des essais fauvistes…

…de l’autre…

Matisse disait «  Quand je mets un vert, ça ne veut pas dire de l’herbe; quand je mets un bleu, ça ne veut pas dire le ciel. « 

Cette citation exprime à merveille le principe du fauvisme. Mouvement naissant au début du XXe siècle, on y réfère Matisse, Derain, Braque ou Vlaminck…

Audacieux, aux couleurs franches et aux longs aplats, les sensations visuelles devant les tableaux, sont pour le visiteur, un véritable choc. S’opposant également à l’impressionnisme, cet art est cependant positif, tant par la diversification des couleurs que par sa légèreté.

Bien qu’il fut court, il inspira grandement les artistes japonais.

Et si on les réunit…?

C’est avec étonnement que l’on découvre cette exposition, installée dans un haut lieu de l’impressionnisme, qui à l’origine ne s’y prête guère.

Ici sont réunis plus de cinquante oeuvres. Cet accrochage met en lumière le renouveau artistique avant la première guerre mondiale.

En commun ces artistes ont, de souhaiter rapprocher le monde, d’y émettre davantage de nature, et de regarder devant soi différemment.

C’est un panorama exceptionnel, dont les tableaux de Munch, Dufy, Oppenheimer,Braque, Otto Dix, Van Dongen, Kandinsky, Grosz… confirment l’intérêt croissant de les exposer ensemble.

Parmi les oeuvres à retenir,La jeune fille aux pivoines, Jawlensky ; Nu féminin, Van Dongen ; Les quatre baigneuses, Kirchner ou les peintures du « Der Blaue Reiter » de Kandinsky…

Ce mélange vaut le coup d’oeil par son imbrication dans l’histoire de l’art. Souvent décriés, ces mouvements ont su remettre en cause l’attribut de la touche et de la couleur, facilement cantonnés aux « impressions » de l’impressionnisme. Les faire s’y rencontrer ici est étonnement moderne. C’est une façon de les faire revivre comme sur tronc commun, avec la fraicheur du pianiste qui accompagne les nocturnes…

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