Mayeule, looseuse mais pas que !

Mayeule (ou May) est une jeune graphiste illustratrice de talent. Originaire du pays ligérien (d’Angers plus exactement) la jeune femme met son talent au service des entreprises, des communes et même des particuliers pour répondre à leur besoin en images, et c’est à l’occasion de la sortie de sa première BD que Lartino l’a rencontrée.

Mayeule, pouvez-vous svp vous présenter aux lecteurs de Lartino ?

J’ai 27 ans, des images, des rêves et des couleurs plein la tête !
Après un bac littéraire je me suis orientée naturellement vers les arts appliqués, ayant un grand besoin d’expression en plus de la volonté de travailler mon trait embryonnaire… J’ai donc fait 3 ans d’arts appliqués à l’école Pivaut (Nantes), en graphisme publicitaire, où j’ai découvert une multitude de formes de création visuelle.
Une fois mon diplôme obtenu, j’ai cherché du travail pendant presque 2 ans, mais la création au service de la consommation ne m’intéressait absolument pas, et mes embaucheurs potentiels l’ont bien senti !
Puis, en 2007, ayant enfin pris conscience d’être trop indépendante pour être gérable, je me suis lancée à mon propre compte. Depuis, je jongle sur divers terrains créatifs, car je me lasse très vite !

Vous êtes graphiste illustratrice, pouvez-vous nous en dire plus sur votre activité ?

Je me définis comme une graphiste illustratrice, car cela englobe à peu près tous mes domaines de compétence: de la communication évènementielle à l’illustration jeunesse, en passant par l’identité visuelle, le portrait, et jusqu’à la BD
J’essaie d’appliquer mes créations à toutes formes de productions, histoire de mettre une petite touche colorée dans ce monde bien souvent sinistre !

Entreprises, particulier, organismes … ? Qui sont vos clients ?

Tout le monde ! Autant des communes que des entreprises, des entrepreneurs, des associations, et même des particuliers de temps en temps… Tous ont des besoins divers en images ! Et je n’ai pas envie de trier mes clients, j’essaie de m’adapter au maximum pour ne pas toujours avoir le même genre de commande.

De quelle manière travaillez-vous ? De quoi vous inspirez-vous ?

Quelle que soit la commande, il y a toujours une partie recherches, où je fouine un peu partout, sur le net, dans les bouquins, les magazines, parfois même dans la rue…
Puis une seconde étape de gribouillages, souvent au crayon de couleurs, où je pousse la musique bien fort et où je n’entends même plus le téléphone.
Et enfin vient la partie PAO : scannage, retouches sur logiciels, travail de colorisation ou de mise en page… mais le plus dur en travaillant à la maison, ça reste de résister à l’envie de flâner continuellement sur internet en travaillant!

Lartino vous a « rencontré » sur votre bédéblog, qu’est-ce qui vous a donné envie d’en créer un et que peut on y voir (y lire) ?

J’ai créé mon blog l’Association de Looseuses en 2007, peu avant le lancement de mon activité, quand j’ai décidé qu’il fallait que je me mette sérieusement à travailler mon trait.
À la base c’était surtout pour rigoler avec ma meilleure amie (qui m’avait lancé l’idée et voyageait beaucoup à l’époque) : j’y racontais en dessin fous rires et gros délires ! Et puis je suis devenue complètement accro,  car c’était l’endroit idéal pour évoluer graphiquement, trouver de l’assurance, des échanges par le biais des commentaires, avoir une vitrine sur le web… J’ai même trouvé quelques clients par ce biais-là !
Aujourd’hui c’est surtout un espace à caractère graphiquement récréatif, pour le plaisir et les infos ponctuelles.

On peut également vous retrouver sur Manolosanctis, maison d’édition communautaire, pourquoi ce choix ?

…Et bien tout simplement pour leur accessibilité et leur vision novatrice !
J’ai eu une fois à faire à une grosse maison d’édition qui avait vu mon blog et qui m’avait contacté pour que je leur présente un projet bédé de mon choix… Proposition que j’avais prise comme un défi, car en tant que jeune illustratrice freelance, je n’avais jamais eu l’ambition de me lancer dans l’univers impitoyable de l’édition ! Du coup j’ai potassé comme une folle sur un synopsis pendant plusieurs mois, et une fois étudié par leur comité éditorial, ils ont décidé que ça ne leur convenait pas.
Quelques mois après, l’équipe de Manolosanctis m’a laissé un message pour annoncer le lancement de leur nouveau concept d’édition communautaire : séduite par le fait d’avoir des retours constructifs et directs avec toute une communauté de lecteurs, d’auteurs et de professionnels (qui pourraient donc m’aider à retravailler mon projet avorté), tout en me laissant une chance d’être éditée sur papier, je n’ai pas hésité longtemps!
Je ne l’ai pas regretté, ils m’auront permis d’atteindre un nouveau lectorat, et surtout de faire une apparition dans leur premier ouvrage collectif (Phantasmes), ma toute première parution BD ! Et puis c’est grâce à Manolosanctis que j’ai trouvé le courage de venir à bout de mon premier projet BD.

Certains internautes vous connaissent comme étant une « wonderlooseuse » pourquoi ce mot ?

Ha ha ! Parce que mieux vaut en rire qu’en pleurer : selon ma définition, une wonderlooseuse, c’est une nana dont les chances de paraître sous son meilleur jour sont quasi nulles !
Plus sérieusement, j’en avais marre de m’apitoyer sur mon sort en me maudissant lamentablement. Il fallait que ça change, et j’ai décidé d’apprendre à en rire. Je suis donc devenue une wonderlooseuse en bd, qui assume ses mauvais côtés, encaisse les petits tracas quotidiens, revendique le droit à l’imperfection sans que ça l’empêche de bien rigoler et de faire en même temps des trucs vachement bien… une sacrée thérapie !!

Vous sortez un album intitulé Looseuse (mais pas que), pouvez-vous nous en dire plus sur cette BD ?

Alors c’est l’histoire d’une nana qui n’était pas super bien partie dans la vie : pas encore 25 ans, déjà un gamin et récemment célibataire par-dessus le marché…
C’était mon profil juste après mes études, et je m’en suis largement inspirée pour partager mon expérience personnelle en me planquant derrière un personnage BD… toujours la fameuse thérapie ! Je voulais prouver aux gens que même en démarrant dans la vie avec des roues carrées, on peut très bien trouver le bonheur et l’épanouissement, et ce bien plus vite qu’on ne pourrait le penser !

Est-ce votre premier album ?

Oui, mon premier album BD tout à moi !
J’ai bien eu quelques expériences dans l’édition : de l’édition jeunesse avec Les contes de Bon-papa (auto-édition familiale), puis en illustrant un conte en LSF pour les tout-petits, Dans les bois…  (éditions Monica Companys).  Et cette année, passant du coq à l’âne, j’ai effleuré la BD pour adultes avec une apparition dans le recueil collectif Phantasmes (éditions Manolosanctis)…
Mais ça faisait longtemps que j’avais Looseuse (mais pas que) en tête : j’ai travaillé sur ce projet pendant presque 2 ans ! Il y a un peu plus d’un an, je l’ai pré publié sur Manolosanctis, puis retravaillé une dizaine de fois, modifié, enrichi grâce aux différents retours, et cet été, bonheur, Le Stylo Bulle éditions m’a proposé une sortie papier pour fin septembre 2010 ! Il contiendra 64 pages couleurs, et vous trouverez même à la fin un pti bonus surprise, mais je ne vous en dis pas plus !

Où peut-on le trouver ?

En prévente sur le site de mon éditeur www.lestylobulle.com à partir du 13 septembre 2010, au Festiblog à Paris (25 et 26 septembre 2010) pour les premiers exemplaires, puis sur le site de la Fnac par la suite… et aussi chez les supers libraires qui voudront bien!

Quel regard portez-vous sur la BD et sur l’illustration en général ?

Wouh ! Il y a une telle multitude de talents plus ou moins connus, que j’essaie de ne pas trop m’y arrêter !
Quand je regarde autour de moi, j’ai l’impression qu’il y a déjà de tout, pour tous les goûts, et qu’il n’y a plus de place pour moi et mes idées… Alors je m’efforce à regarder le moins possible les nouveaux talents, sauf en période de recherches, quand j’ai besoin de neuf, où quand je flashe sur un auteur en vadrouillant sur le net. Mais le plus souvent, je préfère rester le nez dans mes classiques : Mucha, Matisse, Schiele, Mercier… Et en BD : Franquin, Sempé, Shulz, Bill Watterson …

Vous participez prochainement au FestiBlog, qu’est ce que cela représente pour vous ?

La consécration ultime! Nan, en vrai, je suis une sale « impostrice » depuis le début : depuis 2007 j’y vais tous les ans, mais je suis toujours une invitée de dernière minute, une incruste, une looseuse, quoi…
Cette année, comme l’année dernière, mais avec un album en plus, je dédicacerais au stand de Manolosanctis, qui ont bien voulu me faire une ptite place sur un coin de table ! Mais je redoute l’exercice : l’année dernière c’était un vrai challenge, avec un beau caca de chien juste devant ma table, et j’ai fini mon weekend épuisée avec une tendinite au poignet… Allez, même pas peur, tant pis pour les tâches et la timidité, je vous y attendrais avec plaisir !

Quels sont vos priorités et objectifs pour les prochaines années ?

J’en ai tellement que je ne vais pas me prononcer de peur de dire complètement autre chose dans quelques mois! J’ai juste envie de continuer à m’éclater sur différents projets, de découvrir encore plus de choses… Enfin il y a tellement d’idées à mener à bien !!

Un petit mot pour conclure ?

« Ne prenez pas la vie trop au sérieux, de toutes façons vous n’en sortirez pas vivants. » (C’est pas de moi, c’est de Elbert Green Hubbard, il m’a volé la réplique le bougre !)

 

Mayeule, Lartino vous remercie de votre participation et rappelle que vous serez présente au Festiblog (les 25 et 26 septembre) à Paris et que l’on retrouvera très prochainement votre premier album dans toutes les bonnes librairies 🙂 !

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