» Gerhard Richter Portraits  » – The National Gallery (London, England)

La National Portrait Gallery propose de découvrir Gerhard Richter autour de la thématique du portrait. Jusqu’au 31 mai, cette exposition rassemble plusieurs œuvres de l’un des plus grands artistes contemporains, dont la carrière s’étale sur plus de cinquante années.

Né en 1932 à Dresde, sa carrière démarre en 1962 quand il fait sa première série de peintures : il peint, inspiré par des photos de catalogues, de journaux, de magazines, et d’albums par la suite.
A la fois peintre et photographe du quotidien, l’artiste reproduit sur toile les sujets de ses photos pour la première fois en 1960. Il est reconnu, c’est la consécration. Richter allie à la perfection abstraction et figuration noyant le spectateur dans l’inconnu.

L’exposition présente à juste titre cinq chapitres de son œuvre intitulées « La plus parfaite image », « Des images de grandeur », « L’incertitude continue », « Images privées » et « Portraits intimes ». Elle contient des œuvres clés.

Gerhard Richter : son oeuvre

D’une éclatante variété, ses peintures représentent des anonymes comme Woman with Umbrella (1964) ou President Johnson consoles Mrs Kennedy (1963). Les toiles sont recouvertes d’un vernis, les rendant flous, et ne nous permettant pas de reconnaître les individus. Richter joue avec la reconnaissance d’autrui, s’amusant de nous tromper.

Vers 1964, Richter commence à utiliser des vieilles photos d’albums de famille. Il s’en inspire pour créer. A la différence des images sensationnelles ou tirées des médias, ces photos sont amateurs. Elles ont ainsi une âme, une sensibilité, un vécu, comme Aunt Marianne (1965), Betty (1977) ou Family on the snow (1966). L’artiste brouille la réalité, suggérant que la peinture reflète une représentation imprécise de la réalité. Et comme nous pouvons être comparés à des voyeurs, l’ensemble reste mystérieux et irréel.

Richter est attiré par la fausse banalité des photos. En immergeant les photos pour les rendre illisibles, il cherche à détourner notre attention. En présentant des personnages dans des situations ordinaires, les peintures permettent une gamme d’interprétations, une transmission humaine, une portée universelle. A partir de 1965, Richter maintient cette tension, nous interrogeant sur la réalité comme Mrs Niepenberg (1965) ou Mao (1971).

L’artiste a aussi représenté des marchands, collectionneurs, ou artistes, comme Portrait Schmela (1964), Arnold Bode (1964), Brigid Polk (1971) ou Gilbert & George (1975).

En 1970, le peintre se tourne vers sa propre réalité : sa famille et ses proches. Ema (1966) représente sa première femme. Ces toiles semblent s’éloigner de son précédent travail mais elles gardent son sens premier. Elles sont impénétrablesmalgré une apparente proximité comme Betty (1988), IG (1993) ou Mirror (2008).

Richter nous montrera à travers ses œuvres, une nouvelle abstraction figuration, développant notre sens du voyeurisme, mais aussi du mystère et de la communication. Il réinterroge notre regard sur nos semblables, nous intriguant et nous repoussant, comme la sphère d’individualisme que porte le monde.

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