« GOLDBARRGOROD » une exposition de Nicolas Moulin.

Goldbarrgorod, titre construit à partir du nom du mathématicien Goldbach dont la « conjecture » stipule que « tout nombre entier pair supérieur à 2 peut être écrit comme la somme de deux nombres premiers pouvant être utilisés plusieurs fois; et du nom « gorod » qui signifie « ville en russe » est une installation où plusieurs travaux s’articulent et se répondent pour former un paysage fictif inspiré en partie du cinéma expressionniste.

Ce titre à consonnance mythologique évoque le constructivisme russe ou quelconque utopie futuriste, quelque chose de rétro donc, mais dans un sens non nostalgique puisque nous vivons une époque où la chronologie de l’histoire ressemble à un blouson enfilé à l’envers. Une fiction prenant racine dans une structure construite à partir de squelettes d’ordinateurs récupérés, oscillant entre sculpture et maquette, évoque un monde parallèle où le temps aurait pris un aiguillage différent. Radars plongés dans un froid cryogénique sibérien veillant sur un squelette de zeppelin en suspension, non pas seulement comme le « Hindenburg » avant la catastrophe, mais aussi comme un clin d’œil aux utopies déchues, aux cimetières d’éléphants des rêves de grandeur et de modernité.

Mais cette exposition, qui aura lieu du 11 octobre au 15 novembre à la Galerie Valentin (Paris, 3ème), ne s’attarde pas sur une mélancolie géométrique. Il est plutôt question de réfléchir à la construction d’un univers fictionnel à partir d’objets construits simplement, de « jouets psychiques », résurgences de notre inconscient collectif, déjà vu jamais réellement vu, faux souvenir devenant vrais échantillons de projets plus vastes comme « zeitreisezusehen » dont les deux éléments présents peuvent se démultiplier à l’infini.

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