» Vers de nouveaux rivages – L’Avant-garde Russe  » – Musée Maillol (75)

Le musée Maillol présente une exposition depuis le 13 novembre 2008 et jusqu’au 22 mars 2009 autour de l’Avant-garde russe. Celle ci est réalisée grâce à Georges Costakis, un modeste chauffeur grec qui a réussi après la guerre, à réunir une collection d’oeuvres des années 1910-1920.

Ce fut en 1946 que l’homme, chauffeur de l’ambassade du Canada, accompagna les visiteurs dans les magasins d’antiquités et les galeries d’arts. Amateur, Costakis s’intéressait de près à l’Art, et plus précisément aux avants gardes.
Il découvrit une toile d’Olga Rozanova, qui engendra sa passion. Il imaginait la lumière jaillir du tableau, provoquant chez lui, une exquise symphonie artistique.

Le musée parisien propose de partir à la découverte de laprestigieuse collection, comptant 1300 oeuvres au musée d’Art Contemporain de Thessalonique et qui sera déclinée ici à travers 200 créations.
Des peintures à l’huile, des gouaches, des aquarelles et des dessins, d’artistes plus ou moins connus sont montrés : Malévitch, Popova, Klioune, Rodchentko, Lissitzky, Redko, Nikritine, Tatline ou encore Ender.

L’Avant-garde Russe

Au début du XXe siècle, les liens entre artistes de Russie et de France, furent importants. Les couleurs du fauvisme et le primitivisme de Gauguin étaient des éléments influents, développant un art figuratif original. L’art abstrait se développa par la suite en Russie. Cette Avant-garde fut composée de plusieurs mouvements tels que le cubisme et le futurisme engendrant des révélations artistiques : le cubo-futurisme, le suprématisme, le constructivisme.

Ces artistes reprenaient les formes du cubisme, se rapprochant de Braque ou de Picasso. Ils fragmentaient les formes, amenant aux effets de mouvements des futuristes italiens.
En 1915, Malévitch réinventa les acquis de l’histoire de l’art en imposant son suprématisme, mouvement lié à la quête de l’absolu et à la forme pure. Suivra le constructivisme, mouvement qui remplaçait la composition par la construction. La machine était sublimée.
L’art devenait donc « matérialiste ».

Cependant, dès 1920, le réalisme social empêcha les artistes de laisser libre court à leurs préférences. Brimés, ils se tournèrent vers une peinture figurative, plus sage. Certains contourneront cette exigence en restant suffisamment éloignés de la demande, tels Malévitch ou Nikritine.

Toutes ces inventions foisonnent d’ingéniosité et de renouveau. C’est un incroyable panorama russe qui est ici distillé, art novateur et révélateur de l’état historique de l’époque.
L’avant-Garde russe ouvrira les voix à l’abstraction géométrique, à l’art informel, à l’expressionnisme abstrait, mais aussi à l’art lyrique, révolutionnant et faisant voler en éclat les règles pour l’abolition des hiérarchies artistiques.

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