Le Futurisme à Paris, une avant-garde explosive

À l’occasion du centenaire de la publication du Manifeste du Futurisme de Filippo Tommaso Marinetti à la une du Figaro, le 20 février 1909, le Centre Pompidou présente «Le Futurisme à Paris – une avant-garde explosive».Du 15 octobre 2008 au 26 janvier 2008.

Première avant-garde du XXe siècle, le Futurisme a célébré la technique, l’énergie de la foule, l’activité trépidante des métropoles modernes. À l’équilibre, à la stabilité, hérités des modèles classiques, il a voulu substituer une énergétique, un dynamisme, une vitesse disloquant les formes.
Le Centre Pompidou a fait de la relecture des grands mouvements de l’histoire de l’art du XXème siècle l’un des axes forts de sa nouvelle stratégie d’expositions temporaires.
Dans ce cadre, cette exposition ambitionne de réévaluer la place et le statut du Futurisme, source fondamentale de la modernité, et rend compte de son impact sur l’avant-garde française, le Cubisme, invitant à une nouvelle analyse des relations entre ces deux mouvements à travers plus de 200 oeuvres et documents.
L’ensemble des peintres futuristes, mais également Georges Braque, Robert Delaunay, Félix Del Marle, Marcel Duchamp, Albert Gleizes, František Kupka, Fernand Léger, Kasimir Malévitch, Jean Metzinger, Francis Picabia, Pablo Picasso ou Ardengo Soffici sont les protagonistes de ce dialogue dont l’écho fut international, les concepts futuristes devenant source d’inspiration pour de nombreux artistes, de Londres à Moscou.
Résolument optimiste quant à l’avenir, le Futurisme a inventé un nouveau rapport de l’homme au monde moderne, une foi inconditionnelle dans le futur.
En revenant sur l’aventure du Futurisme, le Centre Pompidou répond à son ambition première: révéler comment le regard des créateurs nourrit la pensée, l’action, la perception propres à chaque époque.

Le Futurisme à Paris, une avant-garde explosive affirme le rôle capital joué par le Futurisme dans l’essor des mouvements d’avant-garde de la première décennie du XXème siècle.

Une reconstitution exceptionnelle

En rassemblant plus de trente des trente-quatre tableaux qui y figuraient (parmi lesquels les chefs-d’oeuvre présentés dans la salle permanente du Futurisme du MoMA de New York), Le Futurisme à Paris, une avant-garde explosive reconstitue l’exposition historique des peintres italiens de février 1912 à Paris, à la Galerie Bernheim–Jeune & Cie.
S’y imposent les thèmes iconographiques propres au Futurisme (la ville moderne et son éclairage électrique, la danse, le mouvement des foules, les émeutes, les manifestations, etc.).
Un ensemble de tableaux et de dessins de Félix Del Marle (auteur, en 1913, du manifeste Le Futurisme à Montmartre) rappelle l’oeuvre du seul authentique futuriste français.

Futurisme et Cubisme

La salle consacrée au Cubisme (Georges Braque, Robert Delaunay, Albert Gleizes, Fernand Léger, Jean Metzinger, Pablo Picasso), met en relief la spécificité de l’iconographie cubiste: nus, natures mortes, paysages, à laquelle les futuristes opposeront bientôt l’image de la métropole moderne, de l’automobile, du mouvement, de l’énergie.

Une influence européenne

L’exposition présente la diffusion européenne de ce «Cubofuturisme» qui prend naissance à Paris dans le dialogue entre Futurisme et Cubisme:
• Les oeuvres des peintres de la Section d’or : Raymond Duchamp-Villon, Albert Gleizes, František Kupka, Jean Metzinger… celles de Francis Picabia et Marcel Duchamp dont le Nu descendant l’escalier n°2, exceptionnellement prêté par le Philadelphia Museum of Art.
• Les oeuvres des cubofuturistes russes (Alexandra Exter, Nathalie Gontcharova, Ivan Klioune, Michel Larionov, Kasimir Malévitch, Lioubov Popova, Olga Rozanova).
• Les oeuvres des vorticistes anglais (David Bomberg, Jacob Epstein, Henri Gaudier-Bzreska, Wyndham Percy Lewis, Christopher R. W. Nevinson).
• Les oeuvres orphistes de Robert et Sonia Delaunay, Fernand Léger, celles des synchromistes, Stanton Macdonald-Wright, Morgan Russell.

La techno, écho futuriste ?

Une installation visuelle et sonore, commandée à Jeff Mills, viendra souligner le rythme, l’énergie traqués par les futuristes dans chacune de leurs oeuvres. Jeff Mills est l’un des pionniers de cette musique techno née à Détroit, capitale américaine de l’industrie automobile.

Après Paris, l’exposition sera présentée aux Écuries du Quirinal à Rome (20 février – 24 mai 2009) pour la date anniversaire du Manifeste du Futurisme et à la Tate Modern de Londres (12 juin – 13 septembre 2009).

Illustration : Lioubov Popova – Étude pour un portrait, 1914-1915 – Huile sur carton, 59,5 x 41,6 cm (recto) – Étude pour Nature morte italienne – Huile, poussière de marbre, collage sur papier – (verso) – Greek Ministry of Culture – State Museum of Contemporary Art – Thessaloniki / Costakis Collection –  © State Museum of Contemporary Art – Thessaloniki

Post author

Laisser une réponse