« Hologrammes et jeux d’optiques » – Espace Dali

Au cœur du magnifique quartier de Montmartre, l’Espace Dali présente l’unique exposition permanente du maître surréaliste, offrant un voyage fantasmagorique autour des sculptures, des lithographies, et des œuvres singulières de l’artiste.

Salvador Dali, artiste du XXe siècle, marqua ses contemporains, en inventant et en réalisant des créations à la fois mythologiques, mystiques et figuratives. Il fut aussi sculpteur, designer, et illustrateur.

L’espace Dali nous invite donc à pénétrer dans ce monde si particulier qu’est le sien. Lumières tamisés, ambiance intime, permettent une déambulation propice à l’appréciation des travaux du maître.

Autour de la collection permanente, sont exposées des vidéos, mais aussi des images, clins d’œil au travail de l’artiste espagnol. En effet, ce dernier voit l’art comme un moyen de remettre en cause les limites du cogito occidental, de critiquer la Raison.
Il voue une passion aux images cachées qu’il accompagne d’une technique graphique lui permettant de réinvestir la perspective de la Renaissance et d’obtenir un réalisme technique.
L’homme est farfelu, il apprécie mettre en scène des éléments rationnellement irréels : une montre qui dégouline sur une branche d’arbre, une Aphrodite parée de tiroirs ou bien un éléphant qui s’hybride avec un échassier.
Dali aime jouer avec notre regard et nous troubler.

Troublé est le sentiment qui peut se lire sur les visages des visiteurs de l’exposition.
Que dire devant ses représentations d’Alice au pays des merveilles façon « surréaliste » ? Ou bien encore de ses illustrations de Don Quichotte ?
Gouttes et projections émergent des madones ou de Don Quichotte, une manière de retranscrire la puissance et l’étrangeté transformant ainsi la simplicité première en vision hallucinatoire. On peut aussi imaginer le bonheur qu’a ressenti Dali lors de ses illustrations du conte de Lewis Carroll, dont l’histoire est, on ne peut plus, fantastique.

Les installations mises en place par le musée détonnent et mettent encore plus en avant ses travaux.
Une pomme entière, puis croquée, puis dévorée, visible qu’en effectuant des mouvements… Les moustaches de Dali coiffées différemment suivant notre angle de vue… Hologrammes et jeux d’optiques pour nous plonger encore plus intimement dans le monde de l’artiste.

Plongée effectuée à vitesse infernale face à l’installation mise en place par le Musée. Nuage de sables à même le sol, boules bleues et blanches suspendues, miroirs accolés autour, et vidéo apposé au fond… nous invitant à nous perdre dans l’inextricable paradoxe qu’est l’être humain et sa part cachée, l’inconscient.

Maître de l’auto dérision (comme le prouve son interview à la fin de l’exposition, interrogations et réponses à l’appui !), magnant avec grâce, la perspective, le caractère quasi photographique de ses œuvres, les hologrammes et les anaglyphes, Dali souhaitait permettre une retranscription graphique du monde que l’on appelle aujourd’hui « réalité virtuelle ». Echo même que l’on retrouve dans les réalisations d’artistes contemporains.
Réalité dans ce paradoxe d’images numériques qui affluent de toute part, émises de façons quasi oniriques, et telles des rêves imagés, Dali nous plonge, hors de notre quotidien, pour voyager bien au-delà.

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