» Une image peut en cacher une autre  » – Exposition au Grand Palais

Le Grand Palais propose une exposition temporaire sur le thème du trompe l’œil et de l’illusion, jusqu’au 6 juillet 2009. Images doubles, elles hantent les tableaux, se jouent de nous et de notre perception.

Composée de deux cent cinquante pièces, l’exposition ouvre la voie aux rencontres étonnantes.
Au détour d’un chemin, votre regard se perdra dans les paysages trompeurs, munis de rochers aux visages déformés.
Les artistes sont magiciens et nous inspire de nouveaux horizons. Ils sont à l’origine de cette grande histoire, cette illusion entre l’objet et le spectateur.

Au premier étage, le chemin est parsemé d’oeuvres parmi lesquelles on trouve Arcimboldo. Ses Saisons révèlent des visages réversibles, construits avec des fruits et légumes.Au premier abord, les toiles sont abstraites pour se révéler figuratives. L’artiste s’amusait à définir l’homme hors de l’habituel dessin scientifique imposé par ces compagnons.
Souvent reléguée au second plan, l’image double est portée à son apothéose, création mystique et étrange. Elle trompe habilement l’esprit.

Autre artiste présenté : Dali. Maître espagnol du surréalisme, il créa des anamorphoses. Sa peinture était déformée, à l’aide d’un système d’optique.
Au rez-de-chaussée, la suite de l’exposition continue. Dali savait conjuguer mystère et énigme. Nombreuses sont ses oeuvres qui contenaient plusieurs sens, et expressions poétiques. En témoigne certaines de ses oeuvres comme L’énigme sans fin, 1937.

M.C Escher et ses perspectives délirantes nous font voyager étrangement entre impossibilité et continuité nous rappelant la grâce de De Chirico, l’homme aux symboles et aux personnages intrigants.
Le viol, de Magritte ne laisse pas les spectateurs indifférents. Visage de femme, pourvu d’un vagin, l’ensemble est pour le moins déstabilisant ! Devant qui sommes-nous ? La question semble se répéter indéfiniment.
Brancusi, Duchamp, Hockney et Raetz proposaient des visions différentes du monde, mais tout aussi trompeuses.

Des miniatures persanes ou de l’art populaire, des cartes postales érotiques de 1910 en passant par Michel Ange, la diversité est présente et permet de suivre l’évolution artistique des siècles derniers.

L’exposition se veut ludique permettant aux enfants de chercher des visages, des paysages ou des formes. Les réponses sont émises, nous permettant de savoir si notre oeil avait décelé le petit détail qui change tout.

L’univers parait irréductiblement joueur. Tantôt cryptées de symboles, de devinettes, tantôt superposant plusieurs visions, l’image semble ambigüe. Elle amène à se questionner sur nos croyances et nos partis pris, sans nous offrir de certitudes, pour une réelle recherche et une ouverture d’esprit à développer en dehors des murs de l’exposition.

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