Emeric Kabal est un jeune photographe de 29 ans, qui réside actuellement à Lyon. Autodidacte, il a débuté dans la photographie très modestement avec un appareil photos numérique à piles rafistolé ! « ‘Rencontré » par le biais de l’exposition Caz’Art de Lyon, Lartino souhaitait vous présenter ce jeune artiste plein de talent et de projets !
Qu’est-ce qui vous a donné envie de travailler dans la photographie ?
A l’origine, ma passion se porte vers le cinéma. J’ai toujours été fasciné par l’art visuel. Mais, pour des raisons financières, je n’ai pas pu intégrer d’école audiovisuelle. Je me suis donc tourné vers la photographie en autodidacte.
La photographie me permet aujourd’hui d’exprimer ce que je « vois » depuis mon plus jeune âge, de transformer la réalité pour la rendre plus réelle.
Comment qualifieriez-vous votre univers ?
Je qualifierais mon univers de grotesque, satyrique, mélancolique, tragique et rock n’roll !
Je traite de thèmes variés tels que le rêve, les souvenirs, l’enfance, la passion sous diverses formes, la folie, la religion …
Pourquoi un univers aussi sombre ?
Malgré ce que la plupart des gens pensent, mon univers n’est pas résolument sombre.
Ce n’est pas du noir pour du noir. Je pense qu’il faut passer par l’obscurité pour mieux voir la lumière. En fait, j’utilise le noir et blanc contrasté pour mieux faire ressortir la lumière.
Telle la conception que j’ai de la vie, mon style photographique est à la fois direct et percutant, honnête et sans concession. Tant sur la forme que le fond.
La plupart de mes séries sont cinématographiques et traitent de thèmes variés tels que : le rêve, les souvenirs, l’enfance, la passion sous diverses formes, la folie, la tragédie, …
De quelle manière travaillez-vous ?
Généralement mes travaux sont scénarisés. Tout comme dans le milieu du cinéma. Chaque série a sa propre évolution, et est accompagnée d’une ambiance musicale.
Bien souvent, malgré le scénario établi à l’avance, d’autres histoires s’imposent à moi lors du traitement des photos.
J’accorde beaucoup d’importance à la qualité de la relation humaine avec mes modèles et partenaires.
De quoi vous inspirez-vous ?
De ma vie. De la vie.
Où peut-on retrouver votre travail ? Y a t-il des expositions prévues prochainement ?
Je n’expose pas actuellement. Mais l’intégralité de mes travaux photographiques est visible sur mon site.
Pouvez-vous nous parler de votre expérience avec Caz’Art ? Qu’est ce que cela vous a apporté ?
Au moment où Caz’ART m’a proposé d’exposer, je venais de décrocher mes œuvres d’une exposition plus traditionnelle à laquelle la plupart de mon public n’avait pas pu participer.
Aussi, j’ai profité de cette occasion pour offrir à ces personnes une exposition dans un cadre plus intimiste. Cela m’a également permis d’exprimer mon art au-delà de la photographie (vidéo-projection, performance, …)
On parle d’ailleurs d’une prochaine expo, sur Paris cette fois-ci !
Quel regard portez-vous sur la photographie en général ?
Pour être franc, et au risque de paraître négatif, je n’ai pas un bon a priori sur le monde actuel de la photographie. Il faut dire que je suis très difficile …
Je trouve que ce milieu est particulièrement parasité par le manque d’humilité et de franchise.
Pour faire court, je pense qu’il y a beaucoup de photographes, mais peu d’artistes.
Un photographe dont vous admirez le travail ?
Tout comme mon travail est diversifié, mes goûts en matière de photographie le sont aussi (principalement du noir et blanc, mais pas seulement)…
J’apprécie énormément les travaux et univers de photographes tels que Richard Avedon, de Peter Gray, Ben Hassett, Sebastian Kim, Luciana Val & Franco Musso, …
Mais également des écrivains tels que Kafka, des illustrateurs tels que Junji Ito, des metteurs en scène tels que Takashi Miike et Shinya Tsukamoto, David Lynch, …
Quelles sont vos priorités et objectifs pour les prochaines années ?
Je viens de déclarer mon activité et j’ai récemment fait l’acquisition d’un nouvel appareil (5D Mark II).
Pour 2011 je souhaite professionnaliser mes activités photo.
Cette année sera également le lancement de mes activités en tant que vidéaste … Je le vois comme un retour à mes premières amours. D’ailleurs j’aimerais à l’avenir en faire mon activité principale. (Clips, courts-métrages, …)
Un petit mot pour conclure ?
2011 s’annonce plein de projets passionnants et novateurs.
J’en profite pour remercier les personnes qui me soutiennent et qui se reconnaitront …
Emric Kabal, la Rédaction de Lartino vous remercie pour le temps que vous lui avez accordé et vous souhaite beaucoup de succès dans vos projets en cours et à venir !