Frank Picon, le goût des autres

La galerie Frank Picon, située à deux pas du musée Picasso, est un espace de 120 mètres carré dédiés à la création contemporaine et plus particulièrement aux artistes sculpteurs de verre, art peu connu en France. Partenaire de la galerie, depuis son ouverture en février dernier, la Rédaction de Lartino a souhaité vous présenter Frank Picon. Rencontre avec un passionné d’art contemporain.

Pouvez-vous svp vous présenter aux lecteurs de Lartino ?

Bonjour et merci de m’accorder cet entretien.
Après des études de sciences politiques, j’ai consacré la première partie de ma vie professionnelle à l’action publique en tant qu’élu local notamment.
Je me suis beaucoup mobilisé à cette époque sur les problématiques sociales d’une part, et culturelles de l’autre.
Pour résumer, une première séquence de vie principalement dédiée à l’engagement au service des autres.

Vous avez ouvert, en février 2010, votre galerie en plein cœur du Marais. Pourquoi cette localisation?

La raison de ce choix est double : en premier lieu, le Haut-Marais est au cœur de la création contemporaine et, conséquemment, du milieu des galeries d’art.
D’autre part, c’est encore un quartier de Paris où règne une grande diversité de populations. Des gens de tous les milieux, de tous les genres s’y croisent, s’y côtoient quotidiennement. Il en résulte une énergie que l’on ne retrouve plus guère dans certains quartiers de la capitale, plus « homogène », plus lisse et, pour tout dire, quelque peu figés à mon sens.
Le côté « entre-soi » m’a toujours mis mal à l’aise. Je pense que nous nous devons, surtout dans nos métiers, d’aller chercher l’altérité.

Comment devient-on galeriste?

Il y a mille chemins possibles, je suppose…
Pour ma part, à la vielle de la quarantaine – c’est assez banal- j’ai éprouvé le désir de changer de vie. Je m’ennuyais, tout bêtement. En conséquence de quoi, j’ai résolu de me lancer un nouveau défi : créer une galerie d’art contemporain ouverte à un public le plus large possible.
Il est amusant de noter que durant le temps de « gestation » de ce projet -2 ans- j’ai connu la joie d’être père pour la première fois. J’ai donc vécu à quarante ans, si vous me passer la formule, tout à la fois une naissance et une renaissance.

Comment sélectionnez-vous les artistes que vous présentez?

La sélection des artistes que nous présentons s’opère avant toute chose sur la qualité du travail proposé. Le niveau d’exigence et l’honnêteté d’une œuvre pèsent fortement sur mes choix.
Mais à l’origine de cette œuvre, il y a une femme, un homme, et c’est aussi affaire de rencontre, de « feeling ».
Pour m’engager totalement dans la promotion d’un artiste, j’ai besoin que se tisse une relation de confiance, de complicité avec ce dernier. Je suis très sensible à la dimension humaine de toute chose.

Quelle est la tendance, la thématique principale de votre galerie ?

Un double mot d’ordre en manière de programme : un art exigeant mais accessible au plus grand nombre.
La galerie a adopté le parti-pris de promouvoir le médium verre – glass-design- sous ses formes les plus contemporaines.
Je constate, avec regret, que le travail du verre est très connoté « artisanat » dans les milieux de l’art contemporain Français, alors que les plus grands artistes – Picasso, Ernst, Fontana entre autres- se sont intéressés à ce médium, et que des pièces de verre trouvent naturellement leur place chez les plus grands collectionneurs internationaux. C’est encore l’une de nos bizarreries hexagonale (sourires).
Par ailleurs, nous présentons également des peintres dont le travail est tourné vers l’abstraction.

Etes-vous artiste vous-même?

( Rires) A une époque comme la nôtre où beaucoup de gens affichent des velléités artistiques, je m’en garderais bien!
Plus sérieusement, je crains fort que le seul talent dont je dispose consiste à mettre en avant le talent des autres.

Vous organisez le 6 novembre un nouvel évènement dont Lartino est partenaire. Pouvez-vous nous en dire plus?

Cette soirée-évènement du 6 novembre revêt une grande importance pour nous, et toute l’équipe de la galerie se réjouit de la partager avec Lartino.
Après cinq ans d’absence sur la scène Parisienne, nous aurons la chance de recevoir le plasticien Patrick Charrier.  Un vrai personnage, croyez-moi, dont le talent n’a d’égal que sa gentillesse.
Nous aurons également le privilège de présenter dans le cadre de cette exposition « En toute transparence » les sculptures en verre de Chantal Royant. Je dis bien privilège, car cette plasticienne du verre, formée au « Movement Glass Studio » en Californie, compte au nombre des quatre ou cinq « pointures » Française de la discipline.
Enfin, pour marquer le caractère  exceptionnel que nous avons voulu donner à cet évènement, mon ami DJ K-Mu nous fera la faveur de s’installer aux platines durant toute la soirée.
A ne manquer sous aucun prétexte !!

 

Frank Picon, la Rédaction de Lartino vous remercie pour le temps que vous lui avez accordé et rappelle que des cartons VIP pour la soirée du 6 novembre sont disponibles ici.

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