C’est aux premiers jours du printemps 2012 qu’ouvrira Forme publique, la première biennale de création de mobilier urbain initiée par Defacto, l’établissement public de gestion, d’animation et de promotion de La Défense conçue par le scénographe urbain Jean-Christophe Choblet. En décembre 2010, un appel à projets ouvert à tous, étudiants comme professionnels, était lancé pour recueillir des pistes de réflexion pour le futur mobilier urbain du premier quartier d’affaires européen sur des usages de la vie quotidienne. Plus de 100 réponses ont été reçues et en mars 2011, après une analyse technique réalisée par un comité d’experts, le jury présidé par Patrick Devedjian, Président du Conseil d’administration de Defacto composé de Joëlle Ceccaldi Raynaud, député-maire de Puteaux, Jacques Kossowski, député-maire de Courbevoie, tous deux vice-présidents de Defacto, Anne-Marie Boutin, présidente de l’A.P.C.I (Agence pour la Promotion de la Création Industrielle) et de l’architecte Edouard François se réunissait pour désigner les lauréats. 8 projets lauréats étaient retenus sur les différents usages : – Poser, se reposer : Maxime Lalleman, Kevin Lambert et Pierre Desnoues, Thierry Payet– Attendre, s’abriter : « Défense de jouer », Jonathan Allain, Enric Cailleau, Jérémy Griffon et Mathieu Lamour– Déjeuner : « Dune », Ferpect : J.Aich, J.C Dumont, S.Perruche – Aubrilam « Ilôt », Léonard Gugi/Gilles Lefèvre « La grande cantine », Jean Baptiste Hardoin– Travailler, se cultiver : « Stanze », la Ville Rayée, JC Decaux Ce fut ensuite le temps de l’attribution des subventions, de la mise au point des projets, de la fabrication des prototypes et de l’organisation pratique de cet événement qui est, rappelions-le, une grande première tant sur la forme que sur le fond. Cette longue mais indispensable phase s’achève aujourd’hui et, dès le 22 mars 2012, le public pourra découvrir tout au long de l’esplanade de La Défense les réalisations des lauréats. Commencera alors la passionnante phase de retour d’expérience puisque sur les quatre saisons, jusqu’en décembre 2012, habitants, salariés et visiteurs du premier quartier d’affaires européen pourront tester en grandeur réelle ces prototypes. Leur perception et leur appréciation guidera Defacto dans ses choix quant au futur mobilier urbain de La Défense. Deux info-boxes accueilleront le public. Trois rencontres débats entre des professionnels et le public ponctueront le temps de l’expérimentation. « Forme Publique » répondra ainsi totalement à la volonté de Patrick Devedjian de faire de La Défense le site de référence en matière de traitement de l’espace public. Elle traduit l’ambition de Defacto de donner une nouvelle image résolument novatrice de l’espace public de La Défense et cela grâce à une politique d’échange, de dialogue et d’écoute avec tous les acteurs du site.

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La commission d’acquisition du Centre national des arts plastiques chargée des acquisitions d’oeuvres d’arts décoratifs, design et création industrielle a procédé, avec un budget de 200.000 €, à l’acquisition de 156 pièces et 363 affiches de 103 créateurs, groupes de designers ou bureaux d’études. Cinquante-quatre d’entre eux bénéficient pour la première fois d’une acquisition. Sont ainsi entrées dans les collections 39 pièces de mobilier (une chaise sculpture de Nacho Carbonnel, plusieurs sièges d’Erwan et Ronan Bouroullec, un cabinet de Studio Job, un guéridon de Maarten Baas…) , quelques luminaires (une suspension de Pierre Charpin, trois lampes d’Inga Sempé…), 18 objets relevant des arts de la table (une gamme de gobelets de Baccarat, un set de cuisine de 5.5 Designers, un service à café de Vincent Jousseaume, un kit d’ustensiles de cuisine de Joseph Joseph). Signalons également parmi les pièces déjà historiques l’acquisition de deux sièges du TGV Atlantique conçus par Roger Tallon en 1983. La diversité des pièces retenues reflète les orientations de la politique d’acquisition du Centre national des arts plastiques qui assure la garde et la gestion de la plus importante collection de design contemporain en France.

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Du 17 novembre au 18 décembre 2010 aura lieu Rien à voir avec la choucroute, une exposition de l’Agence l’Air de Rien au centredesignmarseille. Le titre de l’exposition est tout aussi teinté d’humour que le travail de ce collectif… L’agence de design L’air de rien est donc accueillie par le Centre Design Marseille et c’est au travers d’une sélection de leurs projets et créations que vous pourrez découvrir leur philosophie et leurs méthodes de travail. Créée en 2005, l’agence l’air de rien initialement orientée design produit, est un studio de création industrielle et de design global.La conception d’objets les a amenés à questionner les différentes phases de vie d’un projet (conception, fabrication, promotion et vente) et à étendre leur méthodologie de création aux domaines de la communication, du web et de la scénographie. Depuis près de 5 ans, l’équipe joue de cette transversalité pour créer des solutions innovantes et mener de façon originale la globalité des projets sociaux, culturels, industriels, environnementaux, collectifs …Rien à voir avec la choucroute aura pour but de sortir des archétypes du design, du connu, et de proposer leur vision (im)pertinente de la création.

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Du 2 octobre 2010 au 16 janvier 2011, le Musée des Beaux-Arts de Dole présente l’exposition ERRÓ, 50 ans de collages. Cette exposition a été conçue par le Centre Pompidou, Musée national d’art moderne / Centre de création industrielle, Paris et réalisée par le musée des Beaux-Arts de Dole. Elle s’inscrit dans le cadre de l’année Utopies & Innovations organisée par la Métropole Rhin-Rhône. Le musée des Beaux-Arts de Dole présente l’exposition Erró, 50 ans de collages et revient sur le travail original de création de cet artiste d’origine islandaise, figure incontournable de la Figuration Narrative depuis 1964. Le musée, dont la collection d’art contemporain est essentiellement centrée sur ce courant, l’a valorisé à travers de nombreuses expositions monographiques ou collectives (Rétrospectives Monory, Peter Saul, Bernard Rancillac, Gérard Fromanger notamment, La Figuration Narrative dans les collections publiques, etc.).Dès 1985, une exposition monographique au musée des Beaux-Arts de Dole avait été consacrée à la série des musiciens produite par Erró. Cette nouvelle exposition apporte un éclairage inédit sur l’oeuvre découpé et collé de l’artiste et révèle la part secrète de son travail, trop souvent réduit à sa seule production picturale. Le musée conservant plusieurs tableaux de l’artiste, l’exposition se voit ainsi complétée d’un ensemble de peintures, telles que Brejnev de Russie (1989) qui ouvre le parcours. L’exposition du centre Pompidou, où une centaine de collages était présentée, est complétée à Dole par une vingtaine de peintures permettant de comprendre ces collages non seulement comme des œuvres autonomes mais aussi comme un véritable travail préparatoire aux peintures, soulignant ainsi le processus créatif propre à l’artiste. Illustration : Career Diplomats, 1959Éléments typographiques, illustrations de magazines et épreuve gélatino-argentique, découpés et collés sur carton de couleurMusée national d’art moderne / Centre de création industrielle, Paris, Cabinet d’art graphique© Centre Pompidou/MNAMCCI, cl. Philippe Migeat

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Le VIA promeut la création dans le secteur de l’aménagement du cadre de vie domestique, professionnel ou urbain. Il favorise les échanges entre designers, directeurs artistiques, industriels et distributeurs, et accompagne les professionnels dans leur développement. Pendant les deux mois d’été, VIA offre une tribune d’expression aux écoles de design. La sélection de travaux d’étudiants présentée exprime la diversité française en matière de formation en design. Jusqu’au 23 août 2009, à la Galerie VIA, Paris 12ème, une soixantaine de projets d’étudiants de 18 écoles de création seront exposés. Cette exposition a un double objectif. D’une part, elle permet de détecter les talents français potentiels de demain grâce, notamment, aux expérimentations menées par les étudiants en fin de cursus. D’autre part, elle constitue pour chaque école une vitrine destinée à l’information du jeune public intéressé par cette discipline. Public qui y trouvera une documentation riche sur les différents établissements représentés et leur programme pédagogique respectif. Présentée chaque année depuis 30 ans, cette exposition souligne la volonté du VIA (Valorisation de l’innovation dans l’ameublement) d’être toujours au plus près de la jeune création. C’est ainsi que VIA entretient tout au long de l’année des relations privilégiées avec une trentaine d’écoles de création en France et à l’étranger, organise avec elles des conférences sur les thèmes prospectifs, accompagne des programmes pédagogiques, finance des projets d’étudiants et participe aux jurys de fin d’année. Liste des 18 écoles participant à l’exposition Ecole Boulle – Paris Ecole Camondo – Paris Ecole des Beaux Arts – Rennes Ecole Nationale Supérieure d’Art – Dijon Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Limoges – Aubusson Ecole Nationale Supérieure d’Art et des Métiers d’Arts – Olivier de Serres – Paris Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle – Les ateliers – Paris Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs – Paris Ecole Pivaut – Nantes Ecole Supérieure Art et Design – Saint-Etienne Ecole Supérieure d’Art et de Design – Reims Ecole Supérieure des Arts décoratifs – Strasbourg Ecole Supérieure des Beaux Arts – Angers Ecole Supérieure des Beaux Arts – Marseille Ecole Supérieure des Beaux Arts – Valenciennes Institut d’Arts Visuels – Orléans L’Ecole de Design – Nantes Atlantique Strate Collège Designers – Issy les Moulineaux

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Mathieu Lehanneur est réputé pour ses trouvailles originales et élégantes. Du médicament oignon à l’appareil à stimuler les défenses immunitaires en passant par le filtre à air utilisant des plantes, il mélange avec talent l’organique et le high-tech. Mathieu Lehanneur est né en 1974 à Rochefort.En 2001, son projet de fin d’étude à l’École nationale supérieure de création industrielle de Paris est une proposition de design galénique. Cette idée lui vient alors qu’il est lui-même cobaye pour des laboratoires pharmaceutiques. Il réfléchit sur la relation entre le patient, sa maladie et ses médicaments. Il a ainsi vite compris que le design avait sa place dans ce secteur. Il travailla alors avec un laboratoire de galénique dont le travail consiste à mettre en forme les médicaments. Le projet du « médicament oignon », par exemple, se présentait sous la forme d’une gélule formée de couches de couleurs différentes que le patient découvrait de façon ludique.Pour certains, le design des médicaments de Mathieu Lehanneur remettait en doute la crédibilité des médicaments et de la maladie, mais aujourd’hui, un de ses projets devrait voir le jour dans nos pharmacies grâce à la collaboration d’un grand laboratoire. Il obtient, en 2001 également, la bourse ANVAR.Suite à ce diplôme, il fonde sa propre agence qui travaille sur du design produit et du design d’exposition.Le MoMA à New York fait l’acquisition, en 2005, de 10 de ses objets thérapeutiques.En 2006, il obtient la carte blanche du VIA et remporte le grand prix du design de la ville de Paris. Il présente également cinq objets où le designer travaille sur les flux comme l’air, le son, la lumière… qui agissent sur l’homme. Le design en lien avec la science n’est pas la seule activité de Mathieu Lehanneur.Il travaille par exemple pour Christofle, pour le compte de certaines régions…, il imagine du mobilier, etc. Son but est de rendre le quotidien plus agréable grâce à de nouveaux objets et grâce à un nouveau type de design. Quelques-uns de ses projets Plastoc-Toc, 1999 (sonnette de porte mécanique et acoustique) Projet Objets thérapeutiques, 2001 Le troisième poumon, 2001 (ce médicament montre sa dépendance au malade. L’objet est destiné aux asthmatiques. Il gonfle de plus en plus entre les prises pour indiquer le dérèglement dû à sa non utilisation. Une fois la prise de médicament faite il dégonfle et ainsi de suite. Le mouchoir thérapeutique, 2001 (mouchoir jetable avec une uni-dose nasale de traitement contre la rhinite allergique) B-Mu, 2002 (Design des meubles et des lampes pour le restaurant, la librairie et les salles d’expositions du Bangkok Museum) dB, 2006 (dB détecte le niveau sonore de l’habitat, si le seuil de tolérance est dépassé, il fait en sorte de le rendre moins gênant pour le cerveau humain) Gary Copper, 2006 (radiateur d’appoint) Bel Air, 2007 (filtration de l’air par les plantes) … Le dimanche 1er mars la chaîne de télévision Arte a diffusé un document inédit sur les créations de Mathieu Lehanneur. Croisant design, nature, recherches scientifique et technologie, le designer

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C’est une récente donation de Daniel Cordier, aussi considérable qu’originale, que le Centre Pompidou expose en partie, du 22 décembre 2008 au 23 mars 2009, dans le cadre de l’exposition Donations Daniel Cordier. Les Désordres du plaisir. Les donations et dations, au Musée national d’art moderne, de Daniel Cordier, grand collectionneur et l’un des membres fondateurs du Centre Pompidou, enrichissent, depuis 1973, les collections du Musée de plus de 550 œuvres d’artistes majeurs. Une trentaine d’œuvres contemporaines et plus de 90 objets, dont 25 séries d’objets, seront présentés lors de cette exposition et incarneront, en quelque sorte, le regard d’un amateur éclairé en donnant à voir des objets quotidiens aux formes élémentaires, collectés en Afrique, en Amérique, en Océanie ou encore en Afrique. Car si la collection d’art contemporain de Daniel Cordier rassemble des œuvres d’artistes majeurs comme Dubuffet, Brassaï, Hantaï ou Morris, elle révèle aussi un sens aigu de la recherche à travers ces objets collectés selon une approche toute personnelle qui ne relève ni de l’ethnographie ni de la quête du chef d’œuvre. Elle est surtout le signe d’une sensibilité très singulière et d’un goût pour la matière et l’organique. Pour Daniel Cordier, la confrontation de ces objets avec des œuvres contemporaines révèle davantage leur qualité plastique que leur origine ethnographique : plus de contexte ni de périodisation mais un joyeux foisonnement qui permet aux cultures de dialoguer entre elles. C’est souvent en multipliant des objets quasi identiques, sans rendre compte de leur usage mais en s’intéressant à leur seul potentiel esthétique et imaginaire, que Daniel Cordier leur donne une vitalité nouvelle. Réunissant ainsi les œuvres de l’imagination et les produits de la vie quotidienne, l’exposition Donations Daniel Cordier. Les Désordres du plaisir propose de décloisonner les catégories esthétiques. Une présentation des donations Cordier est proposée en parallèle du 24 janvier au 19 avril 2009 aux Abattoirs de Toulouse, dirigés par Alain Mousseigne, où la majeure partie des œuvres données par Daniel Cordier au Musée national d’art moderne-Centre de création industrielle a été mise en dépôt.

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Le Centre Pompidou consacre une monographie au designer et architecte britannique Ron Arad, dont c’est la première grande exposition personnelle en France. Du 19 novembre 2008 au 26 janvier 2009 Né à Tel Aviv et formé à la Jerusalem Academy of Art puis à l’Architectural Association School de Londres, Ron Arad s’est établi à Londres en 1973, où il produit depuis un éventail diversifié de créations aux formes sinusoïdales, elliptiques, ovoïdes, allant de la pièce unique à la production industrielle, en passant par la série limitée.Le nom de Ron Arad évoque immédiatement des pièces comme l’étagère Bookworm (1993) et la chaise Tom Vac (1997), mais au delà des classifications désormais dépassées son travail surprenant fait de lui un créateur libre et sans contraintes ni frontières qui navigue entre le design, l’architecture et les arts plastiques et se définit lui-même comme «No discipline».Dès 1987, Ron Arad avait été invité par le Centre Pompidou à participer à la manifestation Nouvelles tendances. Les avant-gardes de la fin du XXème siècle.Son travail est représenté par plusieurs pièces dans la collection de design du Musée national d’art moderne/Centre de création industrielle.La rétrospective de ses réalisations présente des pièces majeures et emblématiques, des prototypes accompagnés d’audiovisuels, des séries limitées et des objets de production industrielle ainsi que de nombreux projets d’architecture. Investissant la Galerie Sud, la scénographie de l’exposition, conçue par l’artiste, plongera de façon spectaculaire le visiteur dans un monde singulier. Dans un premier espace se dressera une reproduction à l’identique du hall d’entrée et de l’escalier de l’opéra de Tel Aviv réalisé en 1994, ellipse sur laquelle sera projeté un film du Musée de design d’Holon actuellement en construction.Sur le mur, des écrans plasma déclineront plus d’une vingtaine de projets d’architecture.Faisant face à cette reconstitution, une séparation lumineuse transversale où se découperont des formes mystérieuses délimitera un espace intermédiaire où seront exposés des pièces uniques, des prototypes et des séries limitées. Cet immense «ruban» cachera un second espace visible depuis la rue. Le visiteur et le passant découvriront un échafaudage composé d’une multitude de tubes dediamètres variés qui abriteront les pièces industrialisées. D’autres tubes renfermeront des documents audiovisuels sur de petits écrans. À leurs pieds, à même le sol, différentes créations, dont certaines en mouvement, attireront encore l’oeil depuis la rue. Les pièces ainsi exposées démontreront l’intérêt que Ron Arad a toujours porté à la technologie et illustreront la manière dont l’ingénierie des matériaux, l’utilisation de machines de haute précision et l’application de recherches novatrices peuvent donner lieu à des expérimentations uniques : Ron Arad crée aussi bien des sièges sculptures en fibre de carbone ou en silicone, que des vases moulés par stéréolithographie ou des lampes qui peuvent projeter des messages SMS. Il sait aussi faire profiter les éditeurs de ses innovations techniques et formelles pour créer des objets du quotidien.Il conçoit également des réalisations et projets architecturaux atypiques et identifiables par un vocabulaire formel qui rappelle celui du design appliqué à l’espace, comme le show room Y’s store du créateur japonais Yohji

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Cette grande exposition internationale met en avant les rapports établis au XXe siècle entre la redécouverte des arts traditionnels asiatiques et l’évolution de l’art international à travers le design. Du 30 septembre 2008 au 11 janvier 2009 à la Galerie Jardin (musée du quai Branly) Elle permet de découvrir, à travers près de 150 objets, l’évolution et l’influence du penseur Soetsu Yanagi, fondateurdu mouvement Mingei.Le mot « Mingei » est une abréviation de minshuteki kogeï, qui signifie « l’artisanat fait par le peuple et pour le peuple ». « Il doit être modeste mais non de pacotille, bon marché mais non fragile. La malhonnêteté, la perversité, le luxe, voilà ce que les objets mingei doivent au plus haut point éviter : ce qui est naturel, sincère, sûr, simple, telles sont les caractéristiques du Mingei. » Soetsu Yanagi, L’Idée du Mingei, 1933 L’Esprit Mingei et les arts populaires au Japon Soetsu Yanagi (1889-1961), participe à la fondation de la revue Shirakaba. Tout en s’intéressant aux divers courants de la spiritualité, il se passionne au début du XXe siècle pour l’art et la littérature occidentaux (Walt Whitman, William Blake, Vincent van Gogh, Paul Cézanne, Auguste Rodin).Frappé en 1914 par la beauté d’un vase coréen, il s’efforce, dès les années 1920, soutenu par quelques artistes-artisans, de révéler la qualité des objets d’usage quotidien et leur charge spirituelle.Homme d’action, il se préoccupe aussi des conditions du développement futur d’arts populaires désormais confrontés à l’évolution du monde moderne.Dans un pays qui ne considérait que l’artisanat aristocratique, Soetsu Yanagi, convaincu qu’ « un bon collectionneur est un second créateur », s’attache à découvrir selon son intuition des objets ordinaires (getemono) dont il admire la beauté et qui ont été produits par des artisans inconnus.Marqué par le bouddhisme et la « Voie du Thé », il s’interrogera toute sa vie sur ce qui constitue la Beauté. Il la reconnaît dans des objets sobres et sensibles, dépourvus de virtuosité technique et fait appel pour les qualifier à des termes moraux définis autour de la notion de vertu (toku) : sûr (kakujitsu), fidèle (chûsei), sincère (seijitsu)…Selon le principe de la voie du bouddhisme accessible à tous, le tariki, il considère que la vérité dépasse la conscience de soi, qu’elle est donnée au-delà des notions de beau et de laid, ce qui a permis de produire des oeuvres justes et durables quels que soient les matériaux utilisés et quel que soit leur usage. Soetsu Yanagi et ses complices Après avoir suscité la création d’un musée d’art populaire à Séoul (1924), il décide en 1926 avec l’aide de ses amis, les potiers Kenkichi Tomimoto, Shoji Hamada et Kanjiro Kawaï de créer à Tokyo un musée d’art mingei, le Nihon Mingeikan, qui ouvrira en 1936. L’action de Soetsu Yanagi se manifeste d’abord par la publication de la revue Kogeï (1931-1951) et la création en 1934 d’une société de soutien, le Nihon Mingei Kyokai. Elle est soutenue financièrement par des industriels éclairés, notamment Ohara Magosaburô, fondateur du musée d’art moderne à Kurashiki où

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Jusqu’au 16 Décembre, 18 ateliers de designers Berlinois proposent leur vision de la création contemporaine. A ne pas rater. A l’occasion du 20iéme anniversaire de l’accord d’amitié et de coopération entre Paris et Berlin, les deux villes organisent une série de projets culturels permettant de découvrir le travail des designers Berlinois à Paris et celui des créateurs Parisiens à Berlin. L’exposition parisienne « Le Berlin des créateurs » est présentée dans la galerie VIA (Valorisation de l’Innovation dans l’Ameublement) au 29-35 avenue Daumesnil dans le 12ième jusqu’au 16 Décembre 2007. Cette exposition montre que la situation politique et économique de Berlin entre 1987 et 2007 marquée par la réunification et la crise industrielle a créé un climat exceptionnellement propice aux jeunes créateurs. Berlin est devenue le lieu d’une création qui s’est affranchie des frontières entre peintres, designers, scientifiques, graphistes, et créateurs d’entreprises. Dans ce contexte, les designers Berlinois sont devenus des « touche à tout » puisant dans tous les domaines de création. Les créations présentées dépassent donc les normes habituelles mêlant les créations du mobilier et de la mode et dessinent sûrement les nouvelles orientations de la création industrielle. Lors de l’exposition, les portraits des créateurs et leurs lieux de création sont présentés sur écrans géants à partir des photos de Jan Sobottka. Parmi les exposants, on retiendra la lampe de lecture « Left or Right BIG » proposée par Juilian Appelius, le portemanteau « V22 » de Delphin Design, la chaise en carton « Papton » du bureau design FUCHS + FUNKE, petit clin d’œil au modèle de Panton ou la lampe « Abyss » de l’atelier OSKO + DEICHMANN, quelques noms de jeunes créateurs dont on devrait reparler rapidement. Photo: Adam und Harborth Roundabout, Jeu de mémoire Siebensachen, 2005

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